Comment l’agriculture marocaine peut-elle faire face à un climat de plus en plus défavorable ? Mohammed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, lors de sa visite à Tata (sud-est) cette semaine, a souligné le contexte de changement climatique violent auquel le Maroc est confronté et a mis l’accent sur l’extension des surfaces cultivées comme une réponse essentielle pour s’adapter.
« Nous dépendons de deux ressources essentielles : l’eau et le sol »
La stratégie agricole du Maroc est basée sur la mise en œuvre de « la stratégie Génération Green« , qui succède au « Plan Maroc Vert », a déclaré le ministre. Cette stratégie définit la vision du Maroc dans le secteur agricole, conçue par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, en 2008. Son objectif essentiel est de jeter les bases de la souveraineté alimentaire du pays, fondée sur la production et la valorisation de toutes les potentialités du pays de manière rationnelle, en incluant la dimension essentielle de la durabilité, et donc de la préservation de nos ressources. Et nous avons deux ressources essentielles : l’eau et le sol ».
Concernant la sécheresse aiguë que connaît le pays depuis plusieurs années consécutives, et les températures extrêmes qui ont perturbé la saison actuelle, le ministre déclare : « Le changement climatique fait partie de l’équation. Le Maroc est situé dans une zone climatique très vulnérable, où le changement climatique devient très rapide et violent, et affecte directement les ressources naturelles.
Nous avons donc besoin d’innovation et de créativité pour pouvoir nous adapter. Nous devons faire plus pour augmenter les rendements avec beaucoup moins de ressources en eau et en sol ».
Vers l’extension des zones de production
Dans ce contexte, la recherche de nouvelles zones de production fait partie de la réponse urgente de l’État, affirme Saidiki. Il explique : « Nous travaillons à une extension très importante des zones de culture, et nous nous orientons vers des zones où il y a des niches importantes pour développer des cultures essentielles comme les légumes, et des arbustes adaptables et résistants à la sécheresse. Nous consacrons beaucoup d’efforts à la modernisation des systèmes locaux dans ces zones, en mettant l’accent sur l’efficacité de l’irrigation.
« Le soutien du gouvernement continuera d’aller dans ce sens, afin d’attirer les producteurs, en particulier les jeunes investisseurs, vers le secteur », poursuit le ministre. « Le potentiel est très important. Nous avons vu des success stories révélatrices, qui nous montrent comment produire mieux en assurant le long terme, et mieux utiliser le mètre cube d’eau tout en créant une dynamique locale en termes de création d’emplois, et d’amélioration des revenus des bénéficiaires et des producteurs, en posant les bases d’un développement local intégré, car au-delà de l’agriculture, ce sont des écosystèmes entiers qui se développent autour de ces chaînes de valeur. »
Approvisionner le marché local et exporter
Les nouvelles zones de production offrent de nombreux avantages, selon le ministre : « Les conditions de production sont écologiques, avec de faibles niveaux d’intrants et une utilisation rationnelle de ces derniers. Par exemple, ces zones sont éloignées des épidémies qui affectent les cultures, qui nécessitent moins d’intrants de traitement.Ces productions de niche sont suffisamment importantes pour approvisionner le marché local et l’exportation.Il s’agit d’un mode de production basé sur les principes de l’agroécologie. C’est un secteur porteur, qui contribue à stabiliser le monde rural et à le rendre plus attractif, notamment pour les jeunes ».
La visite du ministre à Tata avait pour but de lancer des projets de développement agricole.Les nouvelles exploitations concernent plusieurs cultures, dont les dattes, qui font la renommée de la région, ainsi que des légumes primeurs destinés au marché local et à l’exportation, une première dans la province de Tata.
Source : FreshPlaza