Pour lutter contre les insectes ravageurs, certaines plantes utilisent des trichomes glandulaires, qui piègent physiquement les ravageurs. Des chercheurs de l’université de Wageningen aux Pays-Bas se sont inspirés de cette stratégie utilisée par les plante pour se défendre. Ils ont pour cela fabriquer des imitations de trichomes biosourcés pulvérisables qui immobilisent un ravageur commun, le thrips.
Les chercheurs ont crée des particules adhésives par oxydation contrôlée d’une matière première naturelle et biodégradable, les huiles triglycérides. Il s’agit d’un processus lent et contrôlable où l’adhésivité est réglée en ajustant la composition initiale des triglycérides. Cette approche crée des particules adhésives stables et pulvérisables, dont la taille est centrée autour du millimètre. Ces particules agissent en tant que pesticide physique qui sont efficaces jusqu’à plusieurs jours après la pulvérisation.
Le principal avantage de cette méthode de lutte par rapport à la protection chimique est que les ravageurs sont moins susceptibles d’évoluer vers la résistance. En effet, il est peu probable que les ravageurs subissent des adaptations morphologiques importantes qui seraient nécessaires pour surmonter les forces mécaniques de ces pièges. Jusqu’à présent, aucune tentative réussie n’a été faite pour imiter les trichomes adhésifs en utilisant un matériau de départ d’origine biologique comme alternative mécanique à la pléthore de pesticides chimiques disponibles.
En tant que matière première, toutes les huiles naturelles ont une viscosité trop faible pour agir comme un adhésif. Par conséquent, pour augmenter l’adhérence, les scientifiques ont fait réticuler par oxydation des huiles contenant des triglycérides insaturés. Ils montrent que pour avoir une énergie d’adhésion élevée, une composition de triglycérides contenant environ 45 % d’acides gras monoinsaturés et 32 % d’acides gras polyinsaturés est nécessaire.
L’étude a montré que ces particules sont efficaces pour immobiliser les thrips, un ravageur cible qui endommage les plantes en butinant et en transmettant des virus nocifs. Cette stratégie offre un processus de fabrication évolutif pour créer des imitations de trichomes qui pourraient être intégrées dans les stratégies de lutte intégrée existantes, dans le but direct de réduire la dépendance mondiale à l’égard des pesticides et herbicides chimiques.