Castilla-La Mancha, la communauté la plus touchée avec 40% du total d’amandiers affectés, suivie de Valence avec 26%, Aragon avec 18%, Murcie avec 14% et Catalogne avec 2%.
L’Union des syndicats met en garde contre le danger de l’expansion du fléau de la pyrale de l’amandier, selon une étude développée par les services techniques de l’organisation, la pyrale affecte déjà environ 200.000 hectares de culture, 28% du total, causant, à ce jour, des pertes de plus de 14 millions d’euros.
L’OPA souligne qu’environ 10,6 millions d’euros, soit 75%, correspondraient aux pertes directes de production et les 25% restants, 3,5 millions d’euros, à l’augmentation des coûts phytosanitaires nécessaires pour minimiser les dommages. Ce ravageur, considéré comme l’un des plus importants affectant les amandiers, est déjà présent dans tous les pays méditerranéens, se propageant d’est en ouest.
En France, il a été détecté pour la première fois en 1981, tandis que la première détection sur le territoire espagnol date de juillet 2010 en Castilla-La Mancha, dans la région de La Manchuela. Depuis lors, son expansion n’a pas cessé : en 2015, elle est arrivée en Aragon, en 2016 dans la Communauté valencienne, en 2018 à Murcie et en 2019 en Catalogne. Parmi celles-ci, Castilla-La Mancha est la communauté la plus touchée avec 40% du nombre total d’amandiers affectés, suivie de la Communauté de Valence avec 26%, d’Aragon avec 18%, de Murcie avec 14% et de la Catalogne avec 2%.
Difficulté à détecter le début de la peste
Eurytoma amigdali est un papillon guêpe noir d’environ 7-8 mm de long. Les larves sont blanches au début et deviennent grisâtres. La chenille passe l’été et l’hiver à l’intérieur de l’amande, s’en nourrissant jusqu’à ce que, après s’être transformée en chrysalide, elle en sorte dans des conditions normales entre la mi-mars et le début avril.
Les fruits atteints, avec les larves à l’intérieur, restent dans l’arbre après la récolte avec un aspect déshydraté, grisâtre et des fruits plus petits que les fruits sains. Ces symptômes sont facilement détectables. Il est très important, dans le but de réduire la génération suivante et de profiter de sa détection facile, d’enlever, avant le début de la germination, toutes les amandes affectées et de les détruire, en évitant de cette façon que les larves se transforment en adultes au printemps.
Le suivi du ravageur, du fait de l’absence de phéromone permettant de connaître avec précision le cycle biologique, est très compliqué, aussi, à l’heure actuelle, les études se concentrent sur la détection la plus précise possible du début de l’émergence des premiers adultes.
Le calcul du moment exact est transcendant car la période du traitement phytosanitaire est très courte et il faut agir avant que les femelles ne pondent leurs œufs, car elles le font rapidement après leur émergence.
Le grand danger de ce parasite, selon le responsable du secteur amandes de l’Union des syndicats, Ricardo Beltrán, est précisément le manque de coordination et le fait qu’il ne suffit pas de le traiter et de le contrôler individuellement. « Si la parcelle de mon voisin a abandonné ses amandiers ou n’agit pas contre la guêpe, mes efforts et les investissements que je fais dans les traitements sont inutiles. C’est pourquoi il est très important de retirer les amandiers touchés des champs abandonnés et des fossés en bordure de route », explique M. Beltrán.
L’Union des syndicats réclame à court terme, tant que le contrôle et la minimisation des dommages ne sont pas atteints, un ensemble d’aides directes aux producteurs touchés pour compenser les pertes économiques causées par un parasite étranger.
De même, elle demande aux différentes administrations de coordonner un plan d’action conjoint qui permettra de contrôler, de réduire les dommages et d’empêcher leur expansion grâce à une série d’actions telles que l’application de la loi 43/2002, du 20 novembre, sur la santé végétale, qui établit l’obligation pour les particuliers de surveiller l’état phytosanitaire de leurs cultures, l’amélioration des protocoles d’action pour le contrôle dans les zones touchées, ainsi que l’augmentation du budget pour la recherche de solutions biotechnologiques.