Lors du sommet de l’IBO 2021 (International Blueberry Organization) qui s’est déroulé virtuellement fin août. Les représentants du secteur mondiale de la myrtille ont donné leur avis sur l’avenir du marché international, en fournissant des informations clés sur de nombreux sujets.
La session intitulée « L’avenir de l’approvisionnement hors saison pour trois marchés mondiaux » a été tenue lors de ce somment et a été accueilli par l’Association péruvienne des producteurs de myrtilles (Proarándanos).
La session était animée par Cort Brazelton, co-PDG de Fall Creek Farm & Nursery, et le panel comprenait Felip Silva, président du Comité chilien de la myrtille ; José Luis Bustamante, président du Comité exécutif d’Aneberries ; Kamal Ouhmand, directeur national de Driscoll’s au Maroc ; Daniel Bustamante, président de Proarándanos ; et Justin Mudge, président de Berries ZA.
Marchés primaires et accès
Interrogé sur la manière dont chaque marché primaire influence les décisions des pays producteurs, M. Silva a affirmé que la génétique et la qualité sont les éléments les plus importants auxquels le Chili doit donner la priorité aujourd’hui.
Le Mexique recherche de nouvelles variétés ainsi que la diversification des marchés, tandis que le Maroc considère la qualité comme l’une des influences les plus importantes.
Le président deProarándanos a déclaré que Bien que les États-Unis et le Canada soient les principales destinations de leurs expéditions, ils devraient se concentrer sur le marché chinois. Ils estiment doubler leurs expéditions vers la Chine (avec cette année 15 % des exportations de myrtilles).
Quant à l’Afrique du Sud, M. Mudge a expliqué qu’ils sont arrivés à la fin de la phase derecherche et développement et sont en train de déterminer ce qui fonctionne et ce qui est réussi. L’opportunité pour eux serait maintenant de faire évoluer ce système pour répondre à la demande croissante en Europe; et bien entendu, ils aimeraient aussi accéder aux marchés de l’est dans l’avenir. M. Mudge a déclaré que ce processus est atrocement lent.
M. Brazelton co-PDG de Fall Creek Farm & Nursery a expliqué que le fait de répondre à la demande locale sur les marchés nationaux va permettre d’augmenter la consommation mondiale et les IBO peuvent contribuer à faciliter la pénétration des ménages. Il a ajouté que cette situation semble être un facteur déterminant pour voir si l’Afrique du Sud peut continuer à se développer sur le long terme.
Le Chili et le Pérou ne sont pas connus pour avoir des problèmes d’accès au marché, et le Maroc n’a pas beaucoup de préoccupations non plus.
M. Ouhmand a déclaré que l’association est en train de discuter avec le gouvernement pour essayer de faciliter les liens avec l’Asie, et que cela ne se fera pas du jour au lendemain mais qu’il s’agit probablement d’une discussion à moyen ou long terme.
José Luis Bustamante a fait remarqué qu’il faudra travailler avec leur gouvernement, car le gouvernement chinois ne reconnaît que le gouvernement du Mexique; c’est donc selon lui plus difficile de faire avancer les choses.
Défis
La pénurie de main-d’œuvre affecte la production de myrtilles aussi bien pour la récolte que pour le reste des opérations, ont indiqué les intervenants. L’Afrique du Sud, en particulier, connaît un taux de chômage de 34%, mais avec la pénurie compétences, les emplois ne sont pas aussi faciles à pourvoir.
La logistique et la technologie sont également une préoccupation pour certains pays producteurs. La situation gouvernementale et politique au Mexique et au Pérou a entravé les efforts du , selon les participants à la session.
Selon Luis Bustamante, leur principal marché est celui des États-Unis et du Canada et ils devraient diversifier ce marché. Il a ajouté qu’il est très difficile d’atteindre l’Extrême-Orient ou le Moyen-Orient en dehors du Mexique, car il n’y a pas assez de lignes commerciales et les coûts des conteneurs sont très élevés.
Opportunités
Trois éléments clés ont été évoqués lorsqu’il a été question des opportunités au sein du secteur : le développement génétique rapide, la technologie et l’augmentation de la consommation globale.
M. Mudge a ajouté que le plus grand centre de croissance de l’Afrique du Sud est l’Europe, et la capacité du pays à s’aligner sur ce marché et à assurer un bon approvisionnement constant est probablement la plus grande opportunité pour eux.
M. Ouhmand a déclaré que la principale chose serait d’augmenter les rendements par hectare et la deuxième chose, de son point de vue, serait de se débarrasser des anciennes variétés qui ne fonctionnent plus pour le marché ou pour le consommateur. Il a également souligné l’importance de la rapidité d’adaptation aux désirs des consommateurs pour apporter la meilleure qualité sur le marché.
Eau
Les pénuries d’eau ont tendance à être un problème pour toutes les cultures, et les myrtilles ne font pas exception. M. Silva a déclaré que le Chili fait de l’eau l’un de ses principaux moteurs pour les cinq prochaines années.
Mudge a ajouté qu’ils ont également des problèmes d’infrastructure dans la mesure où leur département de l’eau et de l’assainissement qui devrait fournir les méga-projets d’eau, est techniquement en faillite. Mais c’est certainement leur plus grande opportunité de travailler pour le potentiel de croissance que représentent les baies.
Pour clore la session, M. Brazelton a demandé ce qu’il faudrait faire pour éviter au secteur un scénario où l’offre croît plus vite que la demande, et M. Mudge a répondu que « l’alignement est la clé et l’expédition responsable est essentielle ».
Daniel Bustamante et José Luis Bustamante pensent que la promotion est vitale pour éviter ce problème. Ouhmand a partagé que l’alignement avec les agences de marketing est crucial, tandis que Silva a déclaré que la cohérence est l’une des choses les plus importantes.
L’organisation internationale de la myrtille réunit des leaders du monde entier dans le but d’accroître la transparence, de coordonner les solutions aux défis mutuels et de promouvoir le secteur.