L’agriculture biologique est en plein essor au Maroc et en Tunisie

Au Maroc, l’agriculture biologique connait un essor certain avec 10.300 hectares de cultures biologiques en 2020 contre 4.000 en 2011.

« Cela reste très en-deçà du potentiel d’un pays agricole comme le Maroc », explique à l’AFP le président de l’Union marocaine des producteurs d’agriculture biologique, Reda Tahiri.

Pour l’essentiel, ce sont des cultures d’oliviers, d’agrumes et d’amandes dans les régions de Marrakech (sud-ouest), de Rabat (nord-ouest) et Souss-Massa (sud).

Le Maroc dispose aussi de près de 300.000 ha de cultures spontanées en plantes aromatiques et médicinales, comme l’arganier ou le cèdre.

Le pays entend promouvoir les cultures biologiques, désormais considérées comme « prioritaire » via le Plan gouvernemental Maroc Vert, à travers le financement des frais élevés de certification (jusqu’à 1.000 euros par hectare par an).

Le ministère de l’Agriculture prévoit d’atteindre les 100.000 ha de superficie cultivée d’ici 2030 et une production de 900.000 tonnes par an, dont un tiers destinée au marché local et deux tiers à l’export.

En 2020, sur près de 130.000 tonnes, environ 14.000 tonnes de produits frais (fruits et légumes) et transformés (jus d’agrumes, fraises congelées ou huile d’olive) ont été exportées vers l’Union européenne, le Canada, la Suisse ou les Etats-Unis.

Selon M. Tahiri, « il faut sensibiliser les consommateurs et augmenter les marges bénéficiaires des producteurs » si l’on veut accélérer le mouvement.

Quant à la Tunisie, L’agriculture biologique s’y est considérablement développée lors des deux dernières décennies avec 20 fois plus de superficies cultivées en 2020 (320.000 hectares certifiés), explique Samia Maamer, chargée du bio au ministère de l’Agriculture.

Entre producteurs et commerçants, le nombre d’intervenants dans le bio a été multiplié par 24 pour atteindre près de 8.000.

Malgré le Covid, le bio a « contribué à la dynamisation et la diversification de l’économie » et représente « 13% des exportations alimentaires, ce qui est important pour ce petit secteur ». Les exportations ont quasiment triplé, passant de 36.000 tonnes en 2013 à près de 90.000 tonnes en 2020.

Sur les 250 produits bio cultivés en Tunisie, une soixantaine sont exportés: huile d’olive, dattes, légumes et fruits, plantes aromatiques et médicinales.

Si la Tunisie figure au 30e rang mondial de l’agriculture bio, elle est la première en Afrique en termes de superficie certifiée et produits exportés, d’après Mme Maamer.

« Le climat tunisien est très favorable à l’agriculture bio », dit-elle, en soulignant que seulement 5% des 2 millions d’hectares d’oliviers plantés font l’objet de traitements aux pesticides. Potentiellement 95% des plantations pourraient donc devenir bio.

Il est, selon elle, envisageable d’arriver rapidement à « 1 million d’hectares en bio pour les oliviers et à 1,5 million d’hectares pour l’arboriculture et l’agriculture maraîchère ».

Le bio est « très demandé à l’international », notamment par les Etats-Unis et l’Europe, et localement, « il y a une forte demande des jeunes de 25 à 30 ans qui sont connectés et renseignés sur ses vertus », selon la responsable ministérielle.

A l’horizon 2030, la Tunisie veut aussi « développer un modèle rural spécifique » afin que le bio devienne « un moteur de développement local permettant de promouvoir d’autres secteurs comme le tourisme, l’artisanat, les énergies renouvelables », souligne-t-elle.

Source : h24info

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