La hausse du prix du gaz pourrait entraîner une pénurie de produits agricoles

Avec l’envolée du coût du gaz naturel et la baisse des températures, les prix des denrées alimentaires vont augmenter.

Selon un raport de l’Irish Examiner, des prix plus élevés et des pénuries sont à prévoir pour les fruits et légumes et autres produits provenant des serres d’Europe, où le chauffage a été baissé en raison de la forte inflation des prix du gaz naturel.

En particulier, l’offre de ces cultures risque de diminuer aux Pays-Bas, où l’on estime que 2,4 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an (environ 8 % de la consommation nationale de ce combustible) sont nécessaires pour chauffer un peu plus de 10 000 hectares de serres à haut rendement, qui contribuent à faire du pays le deuxième exportateur mondial de denrées alimentaires, en valeur.

Alors que les prix du gaz en Europe ont augmenté de 985 % par rapport à l’année précédente, pour atteindre un niveau record en décembre, les propriétaires de serres néerlandais ont réduit la chaleur nécessaire à la culture de tomates, concombres, poivrons et fleurs.

Au Royaume-Uni, de nombreux producteurs en serres n’ont pas procédé à leurs plantations habituelles de janvier en raison du prix élevé du gaz et du manque de main-d’œuvre.

À l’autre bout de l’Europe, on rapporte qu’environ 70 % des serres bulgares de production de légumes n’ont pas produit cet hiver en raison du prix élevé du gaz, ce qui a entraîné une pénurie de tomates et de concombres produits localement sur le marché intérieur.

Dans d’autres pays de l’UE, les propriétaires de serres dépendent des aides d’État pour poursuivre leur production.

Les propriétaires de serres néerlandais ont réagi en baissant le chauffage ou en laissant les serres vides. D’énormes serres néerlandaises fonctionnent actuellement à 50-80 % de l’apport de chaleur habituel, ce qui pourrait réduire la production d’environ 10 %.

Il y a aussi le risque que le froid et les intempéries épuisent les maigres réserves de gaz du pays. La réduction de l’offre en provenance des Pays-Bas est significative, car c’est l’un des principaux fournisseurs européens de produits frais. Les exportations néerlandaises de produits de serre sont estimées à 9,2 milliards d’euros en 2020.

Au Royaume-Uni, 60 à 70 % des producteurs n’ont pas planté leur récolte habituelle de janvier dans la Lea Valley du Hertfordshire, qui compte environ 150 hectares de serres et est connue comme le Salad Bowl de Londres, produisant 75 % des concombres, poivrons et aubergines de Grande-Bretagne.

Un porte-parole a déclaré à l’Irish Examiner que le prix élevé du gaz et le manque de travailleurs rendaient trop risqué le fait de planter en janvier. Et même si le gaz était abordable pour la production chauffée, on ne trouve pas assez de travailleurs pour cultiver ou récolter les cultures, car le Brexit a mis fin à leur libre circulation.

L’Irish Examiner a déclaré que les détaillants britanniques pourraient devoir compter sur une augmentation des importations en conséquence, mais que l’offre de celles-ci pourrait être réduite parce que les producteurs de l’UE ne peuvent pas non plus supporter les coûts de chauffage élevés.

Même les producteurs espagnols qui utilisent des serres chauffées ont réduit leurs activités, et le Maroc a récemment exporté davantage vers la Grande-Bretagne que l’Espagne.

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