Le compostage simule le processus de décomposition de la matière organique dans la nature, mais de manière contrôlée et optimisée. Il s’agit d’une biotechnologie à faible coût qui permet de transformer les déchets et sous-produits organiques en matériaux biologiquement stables pouvant être utilisés comme amendements et/ou engrais et comme substrats pour les cultures, réduisant ainsi leur impact environnemental et permettant de valoriser les ressources qu’ils contiennent.
Les processus qui expliquent le processus de compostage sont complexes et nombreux. Un certain nombre de processus biochimiques sont impliqués par les organismes qui s’y trouvent. Les champignons, les bactéries, les levures et d’autres organismes (comme les vers de terre) sont responsables de la décomposition et de la transformation des déchets compostables en compost mature.
Chaque groupe de micro-organismes « attaque » les déchets compostables à des moments et des stades différents, en fonction du stade de décomposition de la matière et des conditions (température, pH, humidité, etc.). Le processus d’humification ou de formation d’humus est l’un des plus complexes. Ce processus est vital pour le bon développement des plantes et se produit dans tous les sols fertiles. En effet, qualifier un sol de fertile est synonyme, entre autres, d’un bon processus d’humification.
L’Humification
C’est un processus très complexe, de manière très générale il pourrait être défini comme l’étape intermédiaire entre la matière organique fraîche et les composés minéraux en lesquels elle est finalement transformée.
De manière schématique et très général : Le résultat du processus complexe d’humification donne l’humus, qui peut être plus ou moins stable en fonction du temps passé dans le processus d’humification et surtout de l’équilibre atteint entre la matière organique riche en azote (parties jeunes et vertes des plantes) et la matière organique riche en carbone (composés cellulosiques et lignifiés des parties plus anciennes).
L’une des valeurs qui indiquent si le compost produit est stable est le rapport C/N.
À l’issue du processus de compostage, on peut obtenir, selon le moment, du compost jeune ou du compost mûr. Aucun n’est meilleur que l’autre. Ils ont des propriétés et des usages différents du point de vue de l’utilisation agricole.
Il est entendu que le compost mature est plus stable et que les éléments qui le composent peuvent être utilisés directement par les plantes. C’est ce qu’on appelle le paillage. Si les plantes ont besoin d’un apport immédiat en nutriments disponibles. Par exemple, lors des processus de germination ou en cas de grave déficit en nutriments dans le sol, ce sera le meilleur compost. Le soucis est que l’apport est si immédiat qu’à long terme, le sol sera à nouveau mal nourri. Ce type de compost prend environ 1 à 2 ans pour se former.
Le compost jeune, quant à lui, a une partie de ses éléments dégradés et utilisables par les plantes, et il y aura une autre fraction avec des composés complexes qui doivent encore être décomposés. Ce compost, à long terme, provoquera une plus grande activité dans le sol, car il contient encore de la matière qui peut être transformée par les organismes qui s’en nourrissent. Autrement dit, le jeune compost peut devenir un engrais à libération lente dans la terre. Le jeune compost mettra 3 à 6 mois à se former.
Tous ces temps sont relatifs. Cela dépend beaucoup des conditions du processus (température, saison, humidité, pH, aération, équilibre de la matière première…).
Comment reconnaître un bon compost
Pour savoir si le processus de compostage s’est déroulé comme il se doit, il faut faire des tests ou essais de vérification/
Couleur et odeur
C’est le premier test qui permet de savoir si le compost est incomplet ou n’est pas en assez bon état pour être utilisé. L’odeur caractéristique d’un compost bien fait est celle de la forêt et de la terre humide. Il ne doit pas s’agir d’une odeur désagréable. Si c’est le cas (odeurs nauséabondes, acides, ammoniac, putréfaction), il y a eu un soucis.
Il peut s’agir d’une fermentation anaérobie, d’un excès d’humidité, d’un manque d’aération, d’un déséquilibre entre les composants primaire, etc. La couleur doit être un brun foncé, dans lequel on ne voit pas ou difficilement des traces reconnaissables des déchets initialement incorporés.
Test de germination de base avec le cresson (non-quantitatif)
Le cresson est une plante qui met très peu de temps à germer (en seulement 3 jours). Dans deux pots, mettre de la terre et du compost à parts égales dans l’un et de la terre dans l’autre pour comparer.
Semer les graines de cresson (Lepidum sativum) dans le pot. Il est important de semer à intervalles relativement réguliers et de compter les graines mises en place afin de savoir, par un comptage rapide, combien ont germé. Recouvrir les graines d’un peu plus de compost (1-2 mm) et arroser. Maintenir le substrat humide et non gorgé d’eau pendant la période de germination.
Si toutes ou presque toutes les graines de cresson germent rapidement et très régulièrement entre 2 et 4 jours, bonne nouvelle, le compost est prometteur et équilibré.
Il faut surveiller l’aspect des plantes. Si le vert de tous ces éléments est intense et régulier, le compost est sur la bonne voie. En cas de présence de pourritures, des tiges tordues, des feuilles brunies ou jaunies et une croissance inégale, le compost peut présenter des problèmes de phytotoxicité causés probablement par des champignons indésirables.
Si la germination prend plus d’une semaine, ou si elle ne germe tout simplement pas, il est fort possible que le compost soit encore immature, déséquilibré ou présente des problèmes de phytotoxicité. Il est préférable de continuer à composter.
Le témoin sans compost sert à comparer pour voir la différence. Si le plant contenant de la terre pousse mieux que celui avec le compost, alors la qualité nutritionnelle du sol n’est pas amélioré avec le compost et le résultat risque même d’être contre-productif.