Des centaines de milliers d’agriculteurs, plus de 500 000 selon les organisateurs, sont descendus dans les rues de Madrid dimanche 20 mars, pour exiger de pouvoir exercer dignement un métier qui leur permet de nourrir non seulement la population espagnole mais aussi la population européenne.
Sous les slogans « Ensemble pour la campagne » et « Le monde rural se réveille », les manifestants ont exigé des solutions urgentes de la part du gouvernement et un plan de choc avec des mesures pour la campagne, compte tenu de l’augmentation des coûts de production agricole, l’application de la loi sur la chaîne alimentaire pour garantir des prix équitables qui couvrent les coûts de production, ainsi qu’une politique agricole commune (PAC) plus équitable et un plan stratégique national, qui permettra de faire face à la perte de revenus des exploitations agricoles et d’élevage.
Secteur stratégique
Les manifestants revendiquent l’importance du secteur agricole, dont l’activité est essentielle pour nourrir la population avec des produits sains et sûrs, soulignant l’abandon dont souffrent les producteurs face à une multitude de problèmes qui empêchent les hommes et les femmes qui travaillent dans les campagnes d’exercer leur métier dans la dignité.
Les revendications
Voici quelques revendications présentées par les organisateurs de la manifestation à Madrid.
Des prix équitables
Les agriculteurs et les éleveurs ne reçoivent pas un prix équitable pour leurs produits qui leur permettrait d’atteindre une rentabilité minimale. La raison : le déséquilibre de la chaîne agroalimentaire, qui fait que la grande distribution et l’industrie sont peu nombreuses et puissantes et que les agriculteurs sont nombreux et faibles.
Coûts de production
La hausse des coûts de production de toutes sortes devient un énorme problème pour les agriculteurs et les éleveurs, qui ne peuvent répercuter ces augmentations sur le prix de leurs produits et sont contraints de vendre en dessous de leurs coûts. Il s’agit d’une pression importante sur les producteurs, qui étouffe leurs perspectives d’avenir et contraint de nombreuses exploitations à fermer leurs portes.
Plus d’aide
Les aides de l’Europe et même du gouvernement central et des communautés autonomes sont réduites depuis des années. La fragilité de la situation est telle que des fonds supplémentaires doivent être alloués pour soutenir un secteur stratégique qui est essentiel pour l’avenir de la société.
Barrières commerciales
L’imposition de barrières commerciales telles que le veto russe, le Brexit ou les tarifs douaniers sur les olives de table, l’huile et le vin constituent un sérieux problème pour de nombreux produits demandés et appréciés à l’étranger. La balance commerciale de l’Espagne en souffre, et l’économie des agriculteurs et des éleveurs encore plus.
Marketing, proximité et étiquetage à la source
Les lois doivent répondre aux problèmes des citoyens et ne pas générer plus de dommages qu’elles n’en résolvent. Il est urgent de modifier la législation pour permettre aux agriculteurs et aux éleveurs de vendre directement leurs produits. En matière d’étiquetage, il est urgent de rendre obligatoire la reconnaissance de l’origine de toutes les denrées alimentaires sur leur étiquette.
Freiner la spéculation
Alors que la rentabilité de l’agriculture n’a jamais été aussi faible, des pratiques commerciales déloyales et abusives continuent d’avoir lieu. Les intermédiaires doivent être sensibilisés à leur rôle dans la chaîne agroalimentaire. La loi sur la chaîne alimentaire doit évoluer et devenir plus exigeante avec ceux qui en abusent.
L’épine dorsale du secteur
La préoccupation de l’opinion publique concernant le problème démographique et territorial qui s’accroît de jour en jour. Le débat sur l’Espagne qui se vide a atteint les plus hauts niveaux. Agriculteurs et éleveurs doivent jouer un rôle plus important dans ce débat. Sans eux, il n’y aura pas d’avenir pour les zones rurales.
Source : Hortoinfo
