Agadir – L’agrumiculture représente un pilier principal de la production agricole au niveau de la région de Souss-Massa, de point de vue des superficies occupées ainsi que de la production de cette filière.
Ce secteur à forte valeur économique, confronte les effets du stress hydrique sévère et de la propagation inquiétante de la pandémie de Covid-19, permet de créer un nombre considérable de journées de travail tout au long des cycles de la culture à savoir la production, le conditionnement et la commercialisation.
Au niveau national, et grâce aux efforts conjugués des professionnels et de l’État à travers les actions entreprises dans le cadre de la stratégie de promotion du secteur agricole, l’agrumiculture a connu ces dernières années une croissance importante notamment en matière du développement des variétés, que ce soit de mandarines ou d’oranges.
En effet, l’agrumiculture a réalisé des avancées majeures sur tous les plans et jouit d’un grand intérêt dans le cadre du Plan Maroc Vert qui a axé son intervention sur l’irrigation et à l’utilisation rationnelle des engrais et des intrants, afin d’optimiser le rendement et diminuer les coûts de production tout en protégeant les plantes.
Ces actions ont porté essentiellement sur l’encouragement à l’équipement des exploitations, le renouvellement des vieilles plantations et l’extension des superficies, l’utilisation de plants certifiés, la modernisation de l’outil de valorisation de la production, la rationalisation de l’utilisation des eaux d’irrigation et la promotion des exportations.
La production d’agrumes se concentre dans les régions de Souss Massa (38%), le Gharb (20%), la Moulouya (17%), le Tadla (14%) et le Haouz (6%). Ces régions, seules, détiennent plus de 93% de la superficie nationale.
Selon le directeur régional de l’Office du National du Conseil Agricole (ONCA) de la région du Souss-Massa, Abdelaâli Boudra, le verger agrumicole du Souss occupe actuellement une superficie d’environ 40 533 ha. Les nouvelles plantations s’élèvent à 600 ha. La superficie réservée aux petits fruits a atteint 21256 ha, contre 18 204 ha pour le groupe des oranges, soit 53 % du verger agrumicole régional.
La superficie des agrumes au niveau de la région a nettement évolué entre 2010 et 2019, on constate une augmentation de 7524 ha soit une hausse d’environ 22%, a-t-il indiqué à la MAP, précisant que les petits fruits (Clémentine, Nuless, Nour, Afourar, Nova, Fortune, et Ortanique) ont connu une extension en superficie d’environ 21% comparativement à 2010, soit des plantations supplémentaires de 3700 Ha.
Aussi, les oranges (Maroc-Late, Navel, Navelina, Navel Late, Navel Lane Late, et Salustiana, et W.Sanguine) ont connu une extension en superficie d’environ 6.7% comparativement à 2010, soit des plantations supplémentaires de 1145 Ha.
Et d’ajouter que depuis 2009 jusqu’à 2019, la production des agrumes a connu une hausse d’environ 62%, mais le long de cette période, la production a connu des chevauchements selon les conditions climatiques de chaque année.
En effet, une baisse remarquable de la production est survenue pendant la saison de 2012/2013 qui s’est très bien rattrapée durant les saisons suivantes notamment 2013/2014, a rappelé M.Boudra, notant que les exportations des agrumes ont atteint en 2019, 447. 736 T contre 181470 T lors de la campagne 2008/2009, soit une augmentation de 146% et représentent 68% des exportations à l’échelle nationale.
Les exportations des petits fruits s’élèvent à 378 618 T soit 84.5% des exportations agrumicoles régionales, a-t-il relevé.
Cette année, ce secteur prometteur a été sérieusement touché par la pandémie de Covi-19 et pour éviter l’apparition de foyers de contaminations au sein des fermes et stations de conditionnement, une campagne de sensibilisation et de communication avait ciblée les chaînes de production des agrumes dans la région Souss-Massa.
Initiée par l’ONCA, le Centre régional d’investissement, l’Office régional de la mise en valeur agricole de Souss-Massa (ORMVA), cette initiative visait laa protection de la santé et la sécurité des travailleurs dans le secteur agricole et la sensibilisation des différents acteurs, quant à la nécessité de respecter les mesures sanitaires en vigueur.
Outre la crise liée au Covid-19, l’agrumiculture à Souss-Massa est confrontée aux répercussions du stress hydrique, une problématique autour de laquelle la Chambre d’agriculture de la région avait tenu une réunion dédiée à l’examen des conséquences néfastes de la pénurie de l’eau sur le secteur agricole , surtout après la rupture de la dotation consacrée au périmètre agricole de Sebt El Guerdane (Taroudant), principal fournisseur d’agrumes au Maroc.
Les espoirs reposent ainsi, sur la nouvelle station de dessalement, actuellement en construction à Agadir, dont l’opérationnalisation est prévue en mars prochain.
D’un coût global de 4,41 milliards de DH, dont 2,35 MMDH pour sa composante irrigation et 2,06 MMDH pour sa composante d’eau potable, la station de dessalement d’eau de mer d’Agadir est un projet qui consiste en la mise en place des meilleurs procédés, notamment la technologie d’osmose inverse, et équipements existants actuellement dans le domaine du dessalement de l’eau de mer et de la distribution de l’eau.
Fruit d’un partenariat public-privé, ce projet d’envergure a pour principaux objectifs l’alimentation en eau potable du grand Agadir, du fait de l’insuffisance de l’offre des ressources conventionnelles, et la sauvegarde de la nappe phréatique (déficit annuel des ressources souterraines estimé à 90 millions de m3).
Ce projet est destiné aussi à irriguer un périmètre de 15.000 ha dans la région de Chtouka Aït Baha.
En dépit des contraintes de la conjoncture actuelle, les agrumiculteurs et les différents intervenants demeurent mobilisés pour surmonter les défis qui s’imposent et honorer ainsi l’engagement d’assurer le bon approvisionnement du marché national et d’alimenter les exportations agricoles du Royaume.