La Russie est l’un des principaux marchés d’exportation d’agrumes marocains. En valeur, cela représente des ventes moyennes de 1,3 MMDH (milliard de DH) entre 2018 et 2020. La guerre déclarée entre la Russie et l’Ukraine interroge donc naturellement l’avenir des exportations vers ce pays, tout comme elle inquiète les professionnels.
Sur le segment de la tomate, « il n’y aurait pas de sujet d’inquiétude, car les exportations marocaines sont arrêtées à cause des exigences du service fédéral russe de surveillance phytosanitaire ». Sur le segment des agrumes, en revanche, le constat est mitigé. Cette campagne a démarré difficilement en raison tout d’abord des perturbations du fret international, qui ont compliqué l’opération d’exportation.
155.000 tonnes déjà exportées en Russie
« Pour cette campagne qui touche à sa fin, les exportations marocaines d’agrumes sont supérieures à 540.000 tonnes en tout et pour tout, dont 30% seulement serait allées vers la Russie. La moitié des exportations marocaines de clémentines (250.000 tonnes au total) et de la variété Nour (60.000 tonnes ) serait adressée au marché russe ». Soit quelque 155.000 tonnes.
S’il y a un risque pour la campagne de cette saison, ce serait celui du recouvrement. « Logiquement, toutes ces exportations sont supposées être payées. Mais s’il y a des cas d’exportateurs qui n’ont pas encore réceptionné leur paiement, ils auront peut-être un peu de mal à se faire payer rapidement, notamment à causes des sanctions économiques imposées à la Russie qui compliquent les échanges commerciaux ».
L’exclusion des banques russes du système mondial interbancaire Swift, et l’effondrement de la monnaie russe face au dollar… vont rendre les paiements plus longs et plus compliqués. Les Marocains facturent en effet en dollar ; or le rouble a perdu 50% face à la monnaie américaine en une semaine.
Qu’en sera-t-il de la prochaine campagne ? C’est prématuré de se prononcer, car personne ne sait comment va évoluer la situation dans cette région du monde.
Source : Médias24