La découverte d’un cluster de Covid-19 dans un port au sud de la Chine met à rude épreuve le secteur du transport maritime déjà tendu. En effet, plusieurs compagnies ont averti leurs clients qu’il y avait un embouteillage inquiétant suite au blocage de plusieurs navires dans le port de Yantian dans la ville de Shenzhen.
Le terminal de Yantian a fermé pendant près d’une semaine fin mai après que les employés du port ont été testés positifs au Covid-19. Quelques semaines plus tard, la productivité n’a récupéré qu’environ 70 % de son niveau normal. La mise en place de mesures strictes de désinfection et de quarantaine par les autorités a entraîné un embouteillage des navires qui attendent d’accoster. La situation risque de durer des semaines avant d’être réglée ce qui va amplifier les retards de la chaîne d’approvisionnement dans le monde.
Le port de Yantian est l’un des ports à conteneurs les plus fréquentés de Chine. Environ 90% des produits électroniques fabriqués en Chine transitent par là. La ville de Shenzhen avec environ 12 millions d’habitants est une mégapole de la province de Guangdong.
L’embouteillage a aussi touché des ports voisins comme Nansha et Shekou. Ce qui a incité les autorités locales à fermer des routes ainsi que certaines zones commerciales dans le but d’arrêter la propagation du virus. La panique est surtout liée à la présence parmi les cas positifs, du variant Delta très contagieux.
Plusieurs responsables de compagnies de navigation maritime (comme Maersk, Mandarin Shipping, etc.) préviennent que les conséquences du blocage risquent d’être plus néfastes que celles du blocage du canal de Suez en mars dernier.
Le transport maritime mondial est perturbé par la pandémie depuis des mois. En effet, il y a une augmentation significative des volumes depuis la fin de l’année dernière. La demande occidentale de marchandises fabriquées en Asie a dépassé la capacité des exportateurs à acheminer leurs conteneurs sur des navires sortants. Les terminaux sont alors devenus des goulots d’étranglement mondiaux que ce soit au niveau des postes d’amarrage, des portes de chargement, et cela se poursuit tout au long de la chaîne logistique, dans les entrepôts ainsi que dans les centres de distribution.
L’embouteillage le plus important à l’heure actuelle est celui de Yantian, le troisième port à conteneurs le plus important du monde après Shanghai et Singapour, ce qui amplifie encore plus les difficultés. Actuellement, l’attente est estimée à plus de 15 jours, ce qui a poussé de nombreux transporteurs à détourner leurs navires vers d’autres ports. Toutefois, l’attente d’un ou deux jours devient la norme.
Le dénouement n’est espéré que d’ici quelques semaines. Et les plus pessimistes craignent qu’il y ait des perturbations jusqu’à la fin de l’année. Certains transporteurs recourent à des camions pour acheminer les cargaisons vers l’Europe, ce qui aura certainement une répercussion sur le prix de vente au consommateur final.
Cette situation met en évidence la vulnérabilité du transport maritime mondial à de futurs retards si des épidémies même relativement mineures se déclarent dans les villes portuaires chinoises. Le risque d’un arrêt sera encore plus désastreux si le virus frappait de plus grands ports comme Shanghai.