Contexte global
Les gaz à effet de serre (GES) modifient l’équilibre naturel entre l’énergie reçue du soleil et émise de la terre en piégeant l’énergie de la terre dans l’atmosphère, modifiant ainsi le climat et la météo. Les émissions de gaz à effet de serre sont soit naturelles ( éruptions volcaniques, feux de forêts, etc.) soit dues à l’activité humaine telles que la combustion d’énergies fossiles. Les principaux gaz à effet de serre sont le dioxyde de carbone (CO 2 ), le méthane (CH 4 ), l’oxyde nitreux (N 2O) et divers produits chimiques synthétiques (EPA, sd)
Les activités humaines étant suggérées comme la principale cause du changement climatique au cours des 50 dernières années et face aux préoccupations croissantes concernant ce fléau, certains pays ont convenu de suivre des accords volontaires sur le changement climatique, tels que la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (1992), le Protocole de Kyoto (1997) et l’Accord de Paris (2015). Les USA par exemple se sont engagés à atteindre zéro émission nette au plus tard en 2050, ce qui signifie qu’ils vont leurs efforts d’élimination des gaz à effet de serre annulera leurs émissions de ces gaz.
Les entreprises privées se fixent également des objectifs d’émissions de manière volontaire généralement. Pendant la pandémie de COVID-19, le nombre d’entreprises fixant des objectifs nets zéro ou carbone neutres a doublé.
Comment ça marche ?
Les programmes de compensation carbone et les marchés du carbone sont une partie importante des technologies vertes et propres, un moyen pour les entreprises de réduire leur impact environnemental total et un moyen pour les exploitations agricoles de générer des revenus supplémentaires importants.
Essentiellement, ces programmes fonctionnent en permettant aux entreprises d’aider à financer des projets qui réduisent les émissions de gaz à effet de serre en dehors de leurs propres entreprises. Ainsi, lorsqu’une entreprise a des émissions impossibles à réduire, elle peut toujours minimiser son empreinte carbone totale en aidant à réduire les émissions ailleurs. Cela se joue à la ferme grâce à un changement de pratiques qui réduit les émissions nettes des systèmes de culture ou de production animale.
Les gouvernements et les entreprises peuvent atteindre leurs objectifs d’émissions grâce à la séquestration du carbone, qui est le processus de capture et de stockage du CO2 atmosphérique. Il existe deux principaux types de séquestration du carbone : géologique et biologique.
La séquestration géologique consiste à stocker du CO2 dans des formations rocheuses souterraines, et la séquestration biologique consiste à stocker du carbone dans les plantes, les arbres, les sols et les environnements aquatiques. L’agriculture est donc un grand champs d’action dans ce sens.
Les crédits carbone quantifient la séquestration du carbone. Un crédit carbone est un certificat échangeable représentant le droit d’émettre une tonne métrique de CO2 ou la quantité équivalente d’un autre gaz à effet de serre (comme le méthane, l’oxyde nitreux, etc.), appelé équivalent CO2.
Il existe deux types de marchés du carbone : marché de conformité et marché volontaire. Dans un marché de conformité, le gouvernement utilise un système de plafonnement et d’échange où les permis de pollution sont attribués aux entreprises. Si une entreprise veut polluer plus que le plafond fixé, elle doit acheter plus de permis. Dans les marchés volontaires, les entreprises achètent volontairement des crédits carbone pour compenser leurs émissions.
Le carbon agricole, un marché et des opportunités
Un rapport américain suggère, que l’agriculture et la foresterie américaines peuvent fournir 10 à 20 % de la séquestration et des réductions d’émissions nécessaires pour atteindre l’engagement d’émissions nettes nulles d’ici 2050.
Le sol joue un rôle essentiel dans le cycle du carbone. Les plantes absorbent le carbone par photosynthèse et libèrent une partie du carbone par la respiration. Lorsque la plante meurt, le carbone qui reste dans la plante est ajouté au sol lorsqu’il se décompose. La matière organique du sol stocke le carbone, et il peut rester stocké ou être rejeté dans l’atmosphère selon les pratiques agricoles utilisées.
les possibilités d’évitement et de captation du carbone sont multiples. On cite, l’optimisation de la fertilisation azotée, l’utilisation d’engrais plus performants, la mise en place de pratiques culturales moins consommatrices de carburants, etc…
Ceci dit, une méthode « rigoureuse, fiable, avec des indicateurs pertinents » est nécessaire pour obtenir des résultats et bien montrer qu’à partir d’une situation S, on vient en amélioration et non en dégradation du bilan carbone. En effet, pour effectuer le diagnostic et mesurer l’impact des pratiques des dispositifs spécifiques et reconnus (comme par exemple, Cap2ER et Carbon Agri en France) sont absolument nécessaires pour valoriser financièrement les pratiques bas carbone.