Les microfissures observées au niveau des fruits de tomate correspondent à un désordre physiologique bien connu des producteurs. Il se caractérise par un fendillement très fin de l’épiderme du fruit. Les lésions de la cuticule sont généralement inférieures à 1 mm. Lorsque ces microfissures sont abondantes, les fruits ont une apparence beaucoup moins brillante. En plus de pénaliser la qualité commerciale des fruits, il réduit la durée de conservation et procure une porte d’entrée pour les agents pathogènes.
Selon la période du jour, les fruits se déchargent et se rechargent d’eau. Le jour, les fruits perdent de l’eau de deux façons : en premier lieu par évapotranspiration et aussi quand toute la plante transpire, les fruits transfèrent de l’eau vers les feuilles. Le transfert commence lorsque la plante se met à transpirer assez intensément et se poursuit jusqu’à un certain point de rétrécissement maximal du fruit. La nuit, c’est l’inverse qui se produit, la plante retransfert l’eau vers ses fruits, et ce, jusqu’à un certain point d’expansion maximale.
C’est un phénomène qui se produirait de façon quotidienne avec un point de rétrécissement maximal et un point d’expansion maximale. L’élasticité naturelle de la cuticule permet donc de tolérer ces changements de volume, mais seulement jusqu’à une certaine limite.
Les variétés les plus sensibles aux microfissures ont une faible élasticité cutanée pendant la maturation et un tissu cutané sous-jacent mince. Les gros fruits ont tendance à être les plus sensibles ; cependant, de nombreuses tomates cerises sont également sujettes à ce phénomène.
La fissuration se produit lorsque l’épiderme ne peut plus résister à la pression interne de l’eau dans le fruit. Ceci se produit soit à la suite de variations extrêmes et continuelles de la pression interne du fruit, soit à l’affaiblissement de la résistance de la cuticule. Lorsque le problème s’intensifie, les lésions de la peau deviennent plus importantes en taille. et leur cicatrisation entraîne la formation de tissus liégeux (photo ci-dessus).
Plusieurs facteurs sont impliqués dans l’apparition de ce désordre physiologique. Il s’agit d’un problème complexe et difficile à prévenir. Cependant, c’est toujours causé par un ou plusieurs paramètres qui provoquent le mouvement de circulation de l’eau dans les fruits.
Facteurs qui augmentent les risques de microfissurations :
- Humidité trop élevée, principalement la nuit et au début de la journée. Au-delà de 90 %, le taux de transpiration de la plante est pratiquement nul. La pression racinaire est maximale. Lorsque la pression racinaire est forte, la poussée de l’eau dans le fruit l’est aussi.
- Irrigation trop tôt le matin, avant que les plantes ne soient actives. Cela fait augmenter la pression racinaire.
- Irriguer tard, irrégulièrement en plein sol et en hors-sol.
- Irriguer de façon saccadée, crée des baisses ou des augmentations soudaines de l’EC. Le potentiel osmotique autour des racines doit rester constant pour éviter une prise d’eau abondante et trop brusque.
- Croissance rapide des fruits.
- Faible charge en fruits.
Microfissures, éclatement ou fentes de croissance
L’éclatement ou les fentes de croissance se distinguent du microfissures par la taille des blessures sur les fruits. Les fentes sont très apparentes et dépassent facilement 1 cm de longueur. Des fentes circulaires peuvent se former autour du collet, ou encore, des fentes radiales ou longitudinales peuvent partir de la cicatrice pédonculaire.
L’éclatement de la tomate se produit lorsque la peau du fruit ne se dilate pas au même rythme que l’intérieur du fruit. L’éclatement est plus fréquent après une irrigation irrégulière. Comme les microfissures, il est aussi causé par un flux d’eau très important qui est dirigé vers les fruits.
Ce désordre physiologique se produit lorsque la peau du fruit ne se dilate pas au même rythme que l’intérieur du fruit. La fissuration des fruits est aussi plus répandue lorsqu’il y a une absorption rapide d’eau dans les fruits pendant la maturation lorsqu’il y a la pression combinée de l’eau et des solutés.
En effet, une montée d’eau soudaine provoque une forte pression à l’intérieur de la tomate ce qui cause l’éclatement de la partie externe du péricarpe et de l’épiderme. Ce mouvement d’eau vers les fruits est lié à une forte augmentation de la poussée racinaire. Cette augmentation peut être le résultat d’une variation brusque au niveau de l’irrigation ou du climat (les plants étêtés seraient plus sensibles à ce problème).
Facteurs qui augmentent les risques d’éclatement :
- Une différence de température entre la plante (froide) et le substrat (chaud) favorise beaucoup l’apparition de ce problème.
- Irrigation excessive après une période sèche
- Une baisse forte et soudaine de l’EC au niveau des racines.
- Une montée rapide et soudaine de l’hygrométrie de la serre par temps chaud.
- L’irrigation tôt en début de journée ou tard en fin de journée avec un faible EC.
- Les fruits exposés au soleil sont plus sensibles.
- Les fruits qui se développent lentement sont plus sensibles.
Mesures préventives et correctives
- La gestion de la fissuration de la peau de tomate commence par la sélection de variétés résistantes aux fissures.
- Maintenir une humidité uniforme du sol pour éviter un afflux soudain d’eau dans le fruit (sans trop irriguer).
- Maintenir une bonne couverture de fruits pour empêcher les fruits de surchauffer et gérer la charge de fruits en évitant de trop effeuiller les plantes.
- Éviter tout ce qui fait augmenter la pression racinaire.
- Après étêtage, ne pas conserver trop de feuilles par plant.
- Conduire l’irrigation de façon uniforme en favorisant le développement des racines. Ne pas irriguer tôt le matin. Éviter les valeurs élevées de l’EC dans le substrat ou ses fluctuations incontrôlées.