Défis et opportunités de la campagne agrumes 2021-2022

La campagne 2021-2022 démarre avec une forte demande pour les fruits d’agrumes marocains sur les marchés américains. Ceci est principalement dû à la forte baisse de la production d’agrumes en Californie suite aux conditions de sécheresse.

Eurofruit a consacré un article à interviewer Fatiha Charrat, directrice commerciale et marketing du groupe Delassus. Voici ce qu’elle a déclaré à Tom Joyce.

« La hausse de la production marocaine est vraiment une bonne nouvelle, les exportateurs vont pouvoir vendre des volumes plus importants en Amérique du Nord et couvrir le déficit californien. Delassus va travailler en partenariat avec la marque Halos pour Wonderful Citrus.

A la mi-octobre, les producteurs marocains ont commencé la récolte des variétés précoces du groupe des easy-peelers comme Bruno, Orogrande et Esbal. »

Elle précise que « comme toujours, celles-ci sont destinées à l’Amérique du Nord et à la Russie. Les exportateurs ne commenceront pas à approvisionner le marché britannique avant début novembre. Ce qui correspond à la période où les clémentines obtiennent leur couleur naturelle et il n’est presque plus nécessaire de les déverdir, la Nules étant la principale variété. »

Mis à part l’augmentation attendue de Nadorcott, les volumes marocains sont stables pour toutes les autres variétés easy-peelers, révèle Charrat, l’Europe et le Royaume-Uni restant des marchés clés.

Le Royaume-Uni en particulier est un partenaire commercial bien établi. Cette saison, le Groupe Delassus proposera Leanri en exclusivité à ses clients britanniques. Elle sera prête à la fin du mois de novembre et pourra être proposée pendant la période de Noël. Cette mandarine a une saveur particulière et une forte teneur en jus. c’est une variété sans pépins, car tout le verger est protégé par des filets pour éviter la pollinisation croisée.

Le plus grand défi cette année, selon Fatiha Charrat, sera de faire face à une augmentation des coûts logistiques et d’emballage.

Elle ajoute que le coût de l’expédition d’un conteneur de marchandises du Maroc vers le Royaume-Uni a atteint des niveaux presque record. Tandis que la concurrence féroce pour la capacité de fret maritime est la nouvelle norme. Les nouvelles capacités n’arrivant que lentement, les taux de fret devraient continuer à atteindre de nouveaux sommets cette année et resteront à plus long terme, supérieurs à ceux d’avant la pandémie .

Charrat identifie divers problèmes de la chaîne d’approvisionnement qui se sont accumulés depuis le début de la pandémie. Notamment, les déséquilibres entre la production et la demande, les différences dans les calendriers et les durées des lockdowns à travers le monde, la réduction de la capacité d’expédition sur les principales routes et la pénurie de conteneurs vides.

« Au fur et à mesure de la reprise, la demande mondiale s’est fortement redressée », explique Charrat. « La concurrence pour la capacité de fret maritime s’intensifie à mesure que les économies s’ouvrent davantage et que les stocks se reconstituent à travers les différents maillons de la chaîne d’approvisionnement. »

Fatiha Charrat conclue que « Heureusement au Maroc, la plupart des grands exportateurs ont signé des accords saisonniers avec le spécialiste marocain de la logistique Maroc Fruit Board (MFB) pour bloquer les taux de fret par conteneur. MFB a assuré les livraisons de porte-à-porte pour faire face au manque de transport terrestre au Royaume-Uni ».

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