L’humidité est un des facteurs environnementaux les plus difficiles à contrôler dans une serre. Elle fluctue selon les changements de température de l’air dans la serre.
L’humidité est très importante pour la santé des plantes. En effet, les plantes contiennent un grand pourcentage d’eau. L’eau étant impliquée dans la photosynthèse mais aussi dans la transpiration qui se produit de manière continue. L’eau pénètre dans la plante par les racines et s’évapore par les feuilles, ce processus refroidit la plante.
Humidité relative
L’humidité correspond à la quantité de vapeur d’eau dans l’air. La quantité maximale de vapeur d’eau contenue dans l’air dépend de la température de l’air (l’air chaud contient plus d’humidité que l’air froid) et, de façon moins significative, de la pression de l’air.
Lorsque l’on fait référence à l’humidité de l’air, on parle d’humidité relative. L’humidité relative est le rapport entre la quantité de vapeur d’eau contenue dans l’air et la quantité maximale de vapeur d’eau que peut contenir l’air à saturation. L’humidité relative est la façon la plus courante d’exprimer le taux d’humidité de l’air, mais elle n’exprime pas la perte d’eau par les plantes.
Le taux d’humidité relative influe sur la vitesse de circulation de l’eau dans la plante : plus il est élevé, plus l’évaporation est lente. Une faible humidité relative provoque un état de stress chez la plante, l’obligeant à dépenser trop d’énergie pour transférer l’eau dans l’air à travers ses tissus. Une humidité trop élevée ne lui permettra pas de se refroidir normalement, car le processus d’évaporation sera ralenti (et à 100 % d’humidité, il sera complètement arrêté).
Les plantes ont des normes de contrôle de l’humidité différentes, en fonction des stades de développement :
– au stade de semis, le taux d’humidité doit être assez élevé, environ 80% ou plus;
– au stade végétatif de la croissance, lorsque la plante a 2-3 paires de feuilles et que le système racinaire a déjà pris forme, le niveau favorable d’humidité relative est de 60-70%.
Si l’environnement change rapidement, cela peut causer des dommages à la plante. Une augmentation ou une diminution de l’humidité relative de 20% en quelques minutes peut causer des dommages à la plante, qui n’a pas le temps de s’adapter.
L’air humide peut amener différents problèmes comme les maladies foliaires et racinaires, le séchage lent du substrat, le stress chez les plantes, la perte de qualité et de rendement des plantes, etc. Ceci entraine une utilisation plus importante des pesticides pour contrôler les maladies et les plantes ont tendance à être étiolées et moins fortes, ce qui peut se traduire par des plantes de qualité moindre.
Une augmentation rapide de l’humidité peut être provoquée en cas de forte baisse de température la nuit. Si la plante avant ce changement rapide a absorbé de l’eau, elle continuera à absorber de l’eau après le changement, car la réaction de la plante à l’environnement est toujours lente. L’humidité reçue par la plante après que l’humidité relative ait déjà augmenté ne peut pas être libérée dans l’air aussi librement par les feuilles que dans des conditions normales, et sera plutôt pompée dans le feuillage et les fruits, provoquant à nouveau des dommages cellulaires.
Une diminution rapide de l’humidité relative peut être provoquée, par exemple, par l’entrée soudaine d’air sec dans une serre ouverte à des fins de refroidissement. Si le taux d’humidité est trop bas, la croissance de la plante est souvent compromise puisque cela lui prend beaucoup plus de temps pour atteindre la taille souhaitée. Aussi, les feuilles du bas tombent, la croissance est laborieuse, et la qualité globale de la plante laisse à désirer.
Déficit hygrométrique
Le déficit hygrométrique est plus précis pour déterminer la perte d’eau d’une plante. Il représente la différence entre la pression de vapeur à l’intérieur de la feuille et la pression de vapeur de l’air. Si ce déficit est grand, cela signifie que la pression de vapeur à l’intérieur de la plante est plus élevée que l’air extérieur, alors une plus grande quantité de vapeur d’eau s’échappe des stomates.
Ce processus de perte d’eau par les feuilles est aussi appelé « transpiration ». Si le déficit hygrométrique est faible, les stomates se referment et la plante n’absorbe que peu d’eau et d’éléments nutritifs. Le déficit hygrométrique est important à connaître parce qu’il sert à gérer les arrosages, à déterminer si des échanges d’air sont requis.
Le déficit hygrométrique est généralement intégré dans les systèmes de contrôle de l’environnement pour gérer les taux d’humidité et pour optimiser les irrigations.
Croissance des plantes et humidité
Les plantes ajustent continuellement leurs stomates selon le déficit hygrométrique et l’humidité de l’air. Un taux d’humidité élevé pourrait causer un problème parce que l’utilisation de l’eau par la plante sera ralentie et compromettra la qualité, même si les stomates restent ouverts. L’humidité peut être diminuée en ventilant la serre par le toit et les parois latérales.
De même, si le taux d’humidité est très bas et que la transpiration qui en résulte est trop élevée, la plante fermera ses stomates afin de minimiser la perte d’eau et le flétrissement. Malheureusement, cela ralentira également la photosynthèse et donc la croissance de la plante. L’humidité dans la serre peut être augmentée en changeant la stratégie d’irrigation, en utilisant le système à haute pression, le système de tampon humide, etc.
La transpiration et la photosynthèse sont les deux principales fonctions de la plante qui sont étroitement liées à l’humidité contenue dans l’air et qui ont un impact sur le rendement des cultures.