Le commerce mondial des fraises et des autres baies a considérablement augmenté ces dernières années. Selon le journal Mercados, les estimations du cabinet de conseil mondial Technavio, il connaîtra une croissance encore plus importante entre 2020 et 2025 : à un taux de 5,6 % par an, soit près de 8 000 millions d’euros (8 960 millions de dollars).
L’Europe représente 35 % de cette croissance estimée, où le goût pour un mode de vie sain, la demande accrue de super fruits (y compris les baies) et le lancement de nouveaux produits seront essentiels pour l’augmentation de la consommation.
Lors de la dernière édition du Global Berry Congress, la croissance continue de ce marché a été soulignée, notamment dans le cas des myrtilles. Comme l’a commenté par la suite Cindy van Rijswick, spécialiste senior des ventes de produits frais chez Rabobank, plusieurs facteurs y contribueront : une plus grande disponibilité et une plus grande régularité de l’offre, des préoccupations sanitaires, la demande de produits de commodité et un prix abordable.
L’analyste de Rabobank a affirmé que, dans le cas spécifique des myrtilles, « ils prévoient une augmentation de l’offre au niveau mondial, accompagnée de prix plus stables, car les investissements dans de nouvelles plantations n’ont pas encore cessé, et les plantations existantes n’ont toujours pas atteint leur capacité de production maximale ». Et tout cela se traduira par une « consommation plus élevée ».
Facteurs limitatifs
Malgré les bonnes prévisions pour les fraises et les autres baies, le secteur est confronté à de nombreux défis, notamment ceux qui découlent de l’augmentation sans précédent des coûts et d’un manque de main-d’œuvre qui commence à devenir endémique.
A ce stade, les stratégies pour faire face à cette réalité sont également variées. « Certaines entreprises prônent la différenciation par le biais de variétés haut de gamme, tandis que d’autres optent pour des matériaux plus productifs », commente M. Van Rijswick, qui voit également dans la récolte mécanique un moyen de gagner en efficacité et, dans le même temps, de pallier le grave problème de la pénurie de main-d’œuvre.
Le prix, un handicap ?
L’augmentation des coûts devrait, selon les acteurs du secteur, se traduire par une augmentation du prix final du produit.
« La demande de baies est inarrêtable », affirme l’analyste de Rabobank. Cependant, tout n’est pas parfait. Lors du Global Berry Congress, il a été expliqué, par exemple, qu’un consommateur de fraises qui a fait une mauvaise expérience gustative mettra jusqu’à 10 semaines pour renouveler son achat. Pour ne pas ralentir cette tendance à la hausse, il faudra donc proposer un produit de qualité, et s’il est disponible toute l’année, tant mieux.
Alignement sur le consommateur
Parmi les nombreuses exigences des consommateurs, leur conscience environnementale prend de plus en plus d’importance, ce qui oblige les entreprises à concentrer leurs efforts sur l’amélioration de la durabilité.
Cette demande s’est traduite par une législation dans certains pays comme l’Espagne et la France, qui disposent déjà d’une réglementation interdisant l’utilisation d’emballages plastiques dans les fruits et légumes pour les emballages de moins de 1,5 kg.
Pour l’instant, les fraises et autres baies ne sont pas encore concernées, ce qui constitue un coup de pouce pour le secteur, qui peut encore travailler sur des alternatives d’emballage plus durables.