Fruits et légumes au Maroc : fini le diktat des intermédiaires !

Le projet de loi n°37.21 permettra aux agriculteurs disposant d’unités de conditionnement des fruits et légumes de commercialiser leurs produits dans le cadre de l’agrégation agricole sans passer par les marchés de gros.

Bonne nouvelle pour les producteurs de fruits et légumes! Le Conseil de gouvernement, réuni jeudi dernier sous la présidence du Chef de gouvernement, Saad Dine El Otmani, a adopté le projet de loi n°37.21 édictant des mesures spéciales relatives à la commercialisation directe des fruits et légumes sur le marché national dans le cadre de l’agrégation agricole.

Présenté par Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, ce projet de loi vise à édicter des mesures spéciales relatives à la commercialisation directe des fruits et légumes dans le cadre de l’agrégation agricole.

Dans le détail, ce projet de loi permettra aux agriculteurs disposant d’unités de conditionnement des fruits et légumes de commercialiser leurs produits sans l’obligation de passer par les marchés de gros. Une requête longtemps sollicitée par les producteurs des fruits et légumes, puisque le réseau des intermédiaires entraîne régulièrement des dérèglements de prix tout au long de l’année, mais aussi durant les périodes de pics de consommation

« Ce projet de loi permettra d’offrir au citoyen marocain des fruits et légumes conditionnés et commercialisés conformément aux normes de sécurité sanitaire et de qualité, comme c’est le cas pour les produits destinés à l’exportation », a souligné Saaid Amzazi, porte-parole du gouvernement, à propos de la portée de ce texte.

Récupérer une partie du gain capté par les intermédiaires
Ce qu’en pensent les professionnels ? Abdelfattah Baâlla, président l’Association marocaine de conditionneurs de fruits et légumes (AMCOM), est l’un des premiers acteurs du secteur à partager avec nous son avis. «Depuis des années, ce chantier constitue l’une des principales doléances des professionnels en plus de la modernisation des marchés de gros pour maîtriser les circuits d’acheminement et les prix de vente des fruits et légumes », souligne-t-il.

Toujours selon le président de l’AMCOM, « cette loi est un acquis pour les agriculteurs et les producteurs puisqu’elle permettra de récupérer une partie du gain capté par le réseau d’intermédiaires qui a toujours échappé à la chaîne de valeur tout en contribuant au renforcement de l’agrégation agricole avec plus d’organisation et structuration du secteur. De plus, ceci contribuera à l’alimentation du marché local avec une production de bonne qualité et respectant les normes sanitaires et de qualité». Soulignons, également, que cette loi ouvrira la voie à la dynamique de normalisation des fruits et légumes, pour que les stations de conditionnement tournent à plein régime, au lieu de se limiter à quelques mois d’activité, seulement.

Génération Green : la modernisation de 12 marchés de gros
En attendant plus de détails sur ce projet de loi, la stratégie Génération Green 2020-2030 prévoit la modernisation de 12 marchés de gros et de souks et ce, en partenariat avec le ministère de la Intérieur et les collectivités territoriales.

Cette modernisation sera opérée à travers les Plans agricoles régionaux (PAR) dans les différents territoires. Il va sans dire qu’un schéma national d’orientation et de modernisation des marchés de gros des fruits et légumes (MGFL) a été déjà réalisé pour déterminer les modalités de création et de gestion de ces infrastructures commerciales dans le cadre de la circulaire ministérielle n°9784 du 14 juillet 2020.

Le modèle de gestion associera les collectivités locales à la réalisation de ces plateformes. Actuellement, le réseau des marchés de gros génère à peine quelque 7 milliards de DH. Il compte plus de 4.600 grossistes, 3.700 producteurs et 374 mandataires qui opèrent au sein de 38 marchés au niveau national.

Ce réseau enregistre la commercialisation de près de 3,5 millions de tonnes par an de fruits et légumes, soit près de 30% de la production nationale. Il se caractérise notamment par l’abondance des intermédiaires et l’existence de marchés de petite, moyenne et grande tailles. Celui de Casablanca représente le 1/3 de la production transitant dans les marchés de gros.

Source : LesEco.ma

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