La cochenille des agrumes : un insecte dans un insecte dans un insecte

La cochenille des agrumes ressemble à une pellicule ambulante. Quand on regarde attentivement dans ses cellules, on trouve une bactérie appelée Tremblaya princeps. Et dans Tremblaya, se trouve une autre bactérie appelée Moranella endobia.

Les deux bactéries ne sont pas seulement des squatteurs de passage chez la cochenille. Ce sont des symbiotes : des éléments constants des cellules de l’insecte, et nécessaires à sa survie. Le trio coopère pour fabriquer des nutriments essentiels, tels que les acides aminés. Cela implique une chaîne de réactions chimiques, et des enzymes des trois partenaires sont nécessaires pour compléter chaque étape. Autrement dit, les matières premières entrent ; les acides aminés sortent.

Certaines de ces machines sont construites à l’aide d’instructions génétiques prêtées par trois autres groupes de bactéries. Ces microbes vivaient probablement dans les ancêtres de la cochenille et ont transféré certains gènes dans le génome de l’insecte. Ainsi, six branches différentes de l’arbre de la vie se sont réunies pour permettre à ce partenariat de produire les nutriments dont ils avaient tous besoin.

Trois en un

Les squatteurs de la cochenille ont été observés pour la première fois au microscope dans les années 1950, mais seule Moranella a été reconnue comme une bactérie. On pensait alors que Tremblaya était créée par l’insecte. C’est Carol von Dohlen, de l’université d’État de l’Utah, qui a reconnu ce partenaire intermédiaire pour ce qu’il était, et a décrit l’agencement de « insecte dans un insecte dans un insecte ».

Von Dohlen et McCutcheon avaient séquencé les génomes de Tremblaya et de Moranellaet en 2011 et avaient découvert que cette dernière était presque quatre fois plus grosse, et ce même si elle se trouvait à l’intérieur de la première. En fait, Tremblaya possède le plus petit génome bactérien connu à ce jour. De nombreuses espèces réduisent leur génome en l’organisant de manière extrême ; en entassant leurs gènes dans des espaces de plus en plus étroits.

Cellules de la cochenille, montrant Tremblaya (en rouge), Moranella (en vert) et le noyau de la ...
Cellules de la cochenille, montrant Tremblaya (en rouge), Moranella (en vert) et le noyau de la cochenille (en bleu). PHOTOGRAPHIE DE RYUICHI KOGA, INSTITUT NATIONAL DES SCIENCES ET TECHNOLOGIES INDUSTRIELLES, JAPON

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