La lutte biologique pour lutter contre le Huanglongbing (HLB)

Le Citrus greening ou HLB (Huanglongbing) est considéré comme la maladie la plus dévastatrice pour les cultures d’agrumes. Son taux de dispersion rapide par les psylles et l’agressivité de ses symptômes, entraîne des pertes économiques élevées. A ce jour, il n’existe aucun mécanisme de contrôle durable de cette maladie.

Le Huanglongbing (HLB) est due à la bactérie Candidatus Liberibacter originaire d’Asie du Sud-Est. La maladie s’est propagée en un peu plus d’une décennie dans presque toutes les régions productrices d’agrumes du monde. La Chine, la Floride (USA) et le Brésil, en particulier, sont extrêmement touchés par le HLB, et subissent des pertes économiques considérables. Le HLB menace aujourd’hui le Bassin Méditerranéen avec l’arrivé d’un de ses vecteurs (Trioza erytreae) au Portugal et en Espagne.

Le psylle africain des agrumes (Trioza erytreae), l’un des vecteurs de la bactérie responsable du Huanglongbing (HLB) a été localisé pour la première fois en Galice (Espagne) et au nord du Portugal en 2014. Bien que le HLB n’ait pas encore été détecté en Europe continentale, la simple présence du psylle est une menace majeure pour l’agrumiculture.

Le projet européen Tropicsafe, lancé par des pays méditerranéens dont la production est menacée, a démontré l’efficacité d’un parasitoïde dans la réduction de la propagation et de l’abondance de cet insecte vecteur de la maladie.

Depuis que la présence de l’insecte a été détectée dans le nord du Portugal, il a colonisé la côte atlantique portugaise jusqu’à ce qu’il soit localisé dans la région de Lisbonne et la vallée du Tage en 2017. L’insecte a été détecté dans la région de l’Algarve en octobre dernier.

Avec l’aide de l’Institut valencien de recherches agricoles (IVIA), les chercheurs ont identifié en 2018 la guêpe sud africaine Tamarixia dryi comme parasitoïde efficace contre Trioza erytreae. Par la suite, sa pertinence a été vérifiée en collaboration avec l’institut de recherche agronomique des Canaries. En 2019 l’IVIA a transféré l’étude en Galice pour la reproduction et la dissémination de cet organisme de lutte biologique. Les données les plus récentes confirment qu’il s’agissait de la bonne approche.

La petite guêpe sud-africaine s’est adaptée au climat de la péninsule ibérique et a réussi à décimer le vecteur de transmission sans effets indésirables. Lors du déclenchement de foyers au printemps 2020, le taux de parasitisme a varié de 7,6 à 38,9 % dans les trois localités choisies. Les responsables du projet Tropicsafe, ont expliqué qu’à l’été 2021, la densité du psylle avait tellement chuté qu’il était impossible de faire ces calculs.

Après cette expérience, Tropicsafe travaille dans d’autres zones infestées de la péninsule ibérique, en contrôlant l’insecte vecteur avant qu’il ne puisse atteindre les zones productrices d’agrumes, où le vecteur n’a pas de barrières naturelles. Sans remède à l’horizon, la maladie HLB constitue une menace latente pour les agrumes du monde entier.

Le projet Tropicsafe est financé par le programme Horizon 2020 de l’Union européenne. Il compte 22 partenaires de 12 pays, dont la Fundación Empresa-Universidad Gallega (FEUGA) espagnole, l’Institut de recherches agricoles de Valence (IVIA) et l’Université de Bologne, qui dirige le projet.

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