Ce 23 mars 2021, le gouvernement français a organisé une conférence internationale virtuelle sur la création du « mécanisme d’ajustement carbone aux frontières » (MACF) de l’Union européenne qui devrait être mis en place dans les prochains mois. La lutte contre le changement climatique impose en effet une taxation carbone équitable des échanges commerciaux.
COMPÉTITIVITÉ
Le ministre de l’Economie Bruno Lemaire, des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, et de la Transition écologique Barbara Pompili planchent de conserve Le 23 mars lors d’une conférence virtuelle sur l’instauration d’une taxe carbone aux frontières de l’Union européenne. L’idée, poussée par la France depuis 2006, c’est de corriger les différences de compétitivité induites par les efforts de réduction des gaz à effet de serre de secteurs industriels fortement émissifs et mondialisés. Le bilan des contributions déterminées au niveau national que les Etats sont en train de remettre à la Convention onusienne sur le climat dans le cadre de la COP26 qui aura lieu en novembre à Glasgow (Royaume-Uni) montre une grande hétérogénéité des propositions d’action qui peuvent introduire des distorsions de concurrence.
Celles-ci sont déjà bien présentes. Les pays qui taxent le plus leurs émissions industrielles voient depuis le début des années 2000 une partie de leurs usines être délocalisées dans des régions moins regardantes sur leur bilan carbone. Et les produits reviennent sur le territoire à des tarifs inférieurs achevant de mettre en péril l’industrie nationale. Cela s’appelle des « fuites de carbone ». selon le bilan effectué par le bureau d’études spécialisé I4CE, les taxations carbones varient entre 1 et 114 euros la tonne de CO2. 44 pays seulement en ont instauré une, couvrant moins du quart des émissions industrielles mondiales. La charge est légère : 75% des entreprises couvertes paient moins de 10 euros la tonne. Cette disparité, c’est ce que vivent les pays développés en général vis-à-vis des pays en voie de développement, l’Union européenne vis-à-vis de la Chine en particulier. Le ciment, l’acier, la chimie, l’aluminium, le raffinage de pétrole, le papier, le verre et les engrais sont les secteurs impactés.
Source: sciencesetavenir.fr