L’arganier (Argania spinosa) est une espèce indigène de la région sub-saharienne du Maroc, dans le sud-ouest du pays, qui pousse dans les zones arides et semi-arides. C’est l’espèce déterminante d’un écosystème forestier, également connu sous le nom d’Arganeraie, qui est riche en flore endémique. Il résiste à un environnement difficile marqué par le manque d’eau, les risques d’érosion et la pauvreté des sols
Cet écosystème d’une beauté extraordinaire est non seulement important en termes de conservation, mais aussi pour la recherche et le développement socio-économique, en raison de son utilisation forestière, agricole et animale.
Les forêts d’arganiers fournissent des produits forestiers, des fruits et du fourrage. Les feuilles et les fruits sont comestibles et très appréciés, tout comme le sous-bois, et constituent une réserve fourragère vitale pour tous les troupeaux, même en période de sécheresse. Les arbres sont également utilisés comme bois de chauffe pour la cuisine et le chauffage.
L’huile d’argan, de renommée mondiale, est extraite des graines et a de multiples applications, notamment dans la médecine traditionnelle et complémentaire et dans les industries culinaires et cosmétiques.
Qu’est-ce que l’huile d’argan ?
L’huile d’argan est l’une des huiles les plus rares au monde et est considérée comme « l’or liquide » du Maroc. Elle a de multiples usages en cuisine, en médecine et en cosmétique. Sa capacité à prévenir les maladies cardiovasculaires et ses bienfaits pour la peau sont scientifiquement reconnus. Les femmes rurales dirigent l’ensemble du processus d’extraction grâce à un savoir transmis de génération en génération.
L’arganier, pilier fondamental du développement durable
L’arganier est typiquement un arbre à usages multiples qui contribue à la génération de revenus, augmente la résilience et améliore l’adaptation au climat, jouant un rôle très important dans la réalisation des trois dimensions du développement durable – économique, sociale et environnementale – au niveau local.
Le secteur de la production durable d’argan contribue à l’autonomisation économique et à l’inclusion financière des communautés locales, en particulier des femmes vivant dans les zones rurales. Les coopératives contribuent à promouvoir les possibilités d’emploi au niveau local et peuvent jouer un rôle important en contribuant à la sécurité alimentaire et à l’éradication de la pauvreté.
Pendant des siècles, l’arganier a été le pilier des communautés rurales autochtones d’origine berbère et arabe, qui ont développé une culture et une identité spécifiques, partageant leurs connaissances et compétences traditionnelles par le biais de l’éducation non formelle, en particulier les connaissances uniques associées à la production traditionnelle d’huile d’argan par les femmes.
Le système agro-forestier-pastoral unique basé sur l’arganier n’utilise que des espèces et des activités pastorales adaptées aux conditions locales et s’appuie sur la gestion traditionnelle de l’eau fournie par la Matifiya – un réservoir d’eau de pluie creusé dans la roche, contribuant ainsi à l’atténuation et à l’adaptation au changement climatique et à la conservation de la biodiversité.
Contexte
Cette région unique, où les arganiers sont cultivés depuis des siècles, combine biodiversité agricole, écosystèmes résilients et patrimoine culturel précieux. C’est pour cette raison qu’elle a été reconnue et protégée par diverses entités des Nations unies.
L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a désigné en 1988 la zone de production endémique comme la réserve de biosphère de l’Arganeraie. Aussi, tout le savoir-faire concernant l’arganier a été inscrit en 2014 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO.
De plus, en décembre 2018, la FAO a reconnu le système agro-sylvo-pastoral basé sur l’arganier dans la zone d’Ait Souab – Ait Mansour au Maroc comme un système de patrimoine agricole d’importance mondiale.
Et enfin, en 2021, l’Assemblée générale des Nations unies a proclamé le 10 mai Journée internationale de l’arganier. La résolution, présentée par le Maroc, a été coparrainée par 113 États membres des Nations unies et adoptée par consensus.