En coopération avec le ministère de l’Agriculture, la Banque mondiale a dépensé 780 millions de dollars dans le financement de plusieurs projets structurants au Maroc, afin d’atténuer les effets du stress hydrique sur l’agriculture et de développer les chaînes de valeur agricoles en aval.
Le Maroc fait face à l’une des pires sécheresses de son histoire. Le stress hydrique s’accentue et le secteur agricole doit s’y adapter. Une meilleure gestion des ressources en eau s’impose, notamment en encourageant les cultures résistantes aux effets du réchauffement climatique.
Ces défis ont été au cœur de la rencontre qui s’est tenue la semaine dernière à Rabat entre Mohammed Sadiki, ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime, et Jesko Hentschel, directeur de la Banque mondiale pour la région Maghreb et Malte.
Mohammed Sadiki a souligné les liens qui unissent le Royaume à la Banque mondiale, considérée comme un allié privilégié du ministère de l’Agriculture. L’institution financière “a contribué à hauteur de 1,13 milliard de dollars depuis le lancement du Plan Maroc vert”, a affirmé le ministre.
“La rareté de l’eau, les changements climatiques et la sécurité alimentaire sont des défis que nous essayons de surmonter ensemble”, a déclaré de son côté Jesko Hentschel, assurant que “les grands axes de la stratégie de la Banque mondiale sont alignés sur ceux de la stratégie Génération Green (2020-2030)”, portée par le ministère de l’Agriculture.
La Banque mondiale est l’un des premiers bailleurs de fonds à appuyer la nouvelle stratégie Génération Green à travers deux programmes, pour près de 4 MMDH :
– Le Programme d’appui à la Génération Green. Il vise à renforcer l’entrepreneuriat rural des jeunes, à moderniser les circuits de commercialisation et à promouvoir les exportations et les pratiques climato-intelligentes.
– Le programme Résilience et durabilité de l’irrigation. Il est dédié au renforcement de la gouvernance de l’irrigation, à l’amélioration de la qualité des services d’irrigation et de l’accès aux technologies modernes d’irrigation.
“Le portefeuille actif total de la Banque mondiale s’élève à 780 millions de dollars”, a précisé Jesko Hentschel. Ce portefeuille a notamment servi dans le cadre du programme de Renforcement des chaînes de valeur agroalimentaires et celui de la modernisation de la Grande Hydraulique.
Valoriser des cultures résistantes à la sécheresse
Dans le cadre de l’adaptabilité du secteur agricole aux conséquences du réchauffement climatique, dont le stress hydrique, le ministre de l’Agriculture a annoncé plusieurs mesures qui seront prises à court terme.
Sur le plan de la résilience, l’objectif est de valoriser des cultures résistantes à la sécheresse et de réduire celles consommatrices d’eau. A cet effet, le ministère de l’Agriculture a annoncé “la fin des incitations accordées aux producteurs d’agrumes, sauf dans le cas du remplacement d’une ancienne culture d’agrumes par une nouvelle”. Le but est de stopper la hausse des superficies d’agrumes et d’encourager de nouvelles cultures, comme le caroubier (100.000 ha plantés d’ici 2030), via “des incitations réservées aux investisseurs”.
Il s’agira également de développer des chaînes de valeur en aval, à travers la modernisation des circuits de commercialisation et la réforme des marchés de gros. Cette dernière permettra à chaque région de posséder son propre marché de gros. “Nous envisageons de passer de 30% de produits agricoles valorisés avant leur mise en marché, à 70% en moyenne”, a assuré Mohammed Sadiki.
Le ministère de l’Agriculture souhaite par ailleurs que les investisseurs agricoles atteignent le nombre de deux millions d’ici 2030, dans le cadre de la stratégie Génération Green, en leur offrant un accompagnement en termes de conseil agricole.
Source : Médias24