Le Comité de gestion des agrumes d’Espagne (CGC) a condamné la menace de grève lancée par les syndicats agricoles de Valence pour début décembre, suite à l’échec des négociations sur les salaires et les conditions de travail.
Une négociation cruciale pour 55 000 travailleurs
Les tensions portent sur la renégociation de l’Accord collectif pour la manutention et le conditionnement des agrumes, qui régit les conditions de travail de plus de 55 000 travailleurs dans la Communauté valencienne. Les divergences sont profondes entre le CGC, la Fédération des coopératives agroalimentaires et les syndicats UGT et Comisiones Obreras.
Les revendications syndicales
Les syndicats réclament une augmentation salariale de 11 % pour tous les travailleurs la première année, suivie d’une augmentation annuelle de 3 % pour les deux années suivantes. Ils demandent également une clause de révision salariale, une majoration de 3 % pour le travail posté, ainsi que le passage de la majoration des heures supplémentaires de 15 % à 25 %.
La position du CGC
Le CGC qualifie ces revendications d’ « inacceptables ». Selon ses estimations, certains travailleurs verraient la rémunération de leurs heures supplémentaires augmenter de 217 %, tandis que l’augmentation des salaires ordinaires varierait entre 14 % et 93 %. De son côté, le CGC propose d’inclure dans l’accord la possibilité de travailler le samedi et certains jours fériés. Il s’agit d’une mesure jugée par le comité comme « essentiel » pour permettre à l’Espagne de rivaliser avec des pays comme l’Égypte, le Maroc et l’Afrique du Sud, où les coûts sont moins élevés. Cette proposition a été rejetée par les syndicats.
Une menace pour la campagne agricole
Le CGC souligne que la menace de grève, prévue au moment où débute la campagne des variétés phares comme les Navelina et les clémentines Nules, pourrait avoir de graves conséquences. Le président du CGC, Inmaculada Sanfeliu, a déclaré : « une grève à cette période cruciale mettrait en péril une grande partie de notre production et offrirait un avantage à nos concurrents – le Maroc pour les clémentines/mandarines et l’Égypte pour les oranges – où les coûts de production et de main-d’ œuvre sont jusqu’à dix fois inférieures aux nôtres ».
Le CGC accuse les syndicats de vouloir profiter des récentes inondations causées par la tempête DANA et des trois semaines de récolte perdues à cause des pluies pour renforcer leur position, au détriment de l’ensemble du secteur.
Source : Fruitnet