La capacité des virus à protéger les plantes hôtes infectées des effets négatifs de différents stress environnementaux est un sujet qui prend de plus en plus d’importance dans la recherche.
Il ne fait aucun doute que de nombreux virus rencontrés dans les systèmes agricoles sont pathogènes et affectent les rendements ; néanmoins, les virus peuvent également coexister avec les plantes sans leur nuire, et même leur être bénéfiques.
Certains virus seraient bénéfiques à leur hôte infecté, en le protégeant de la chaleur et/ou du manque d’eau. De plus en plus d’études ont démontré la manière dont les virus parviennent à augmenter la réponse de la plante aux stress environnementaux.
Par exemple, il a été démontré que quatre virus à ARN différents, le virus de la mosaïque du brome (BMV), le virus de la mosaïque du concombre (CMV), le virus de la mosaïque du tabac (TMV) et Le virus du rattle du tabac (TRV), améliorent la tolérance de la plante infectée à la sécheresse.
Dans une étude récente, une équipe de chercheurs a montré que le Tomato yellow curl virus (Tylcv) est capable de protéger les plantes hôtes de la tomate contre une sécheresse extrême.
En comprenant les mécanismes complexes des réponses des plantes à ces stress, il pourrait être possible de développer des stratégies basées sur le profilage de l’expression des gènes, des protéines et des métabolites, visant à adapter ces plantes aux environnements difficiles.
En effet, en supprimant une réponse de stress aigu conduisant à la mort cellulaire, le Tylcv créé un environnement approprié pour sa réplication et sa propagation.
Dans l’étude en question, la capacité du Tylcv à protéger les tomates contre la sécheresse a été utilisée, non seulement dans le germoplasme des tomates sensibles au Tylcv, mais surtout dans celui des tomates résistantes au Tylcv.
Ces plants de tomates résistants au virus contiennent des quantités de virus qui ne provoquent pas de symptômes de maladie, d’inhibition de la croissance ou de perte de rendement, mais qui sont suffisantes pour modifier le métabolisme de la plante, ce qui entraîne une meilleure tolérance à la sécheresse.
Pour envisager l’utilisation de la capacité de protection du virus en agriculture, des lignées de tomates résistantes au Tylcv doivent d’abord être infectées par le virus avant d’être plantées.
La capacité des plantes à résister à de nombreux stress environnementaux est associée à l’augmentation de différents osmoprotecteurs cellulaires. Les niveaux de sucres et d’acides aminés protecteurs dans les feuilles de tomates se sont améliorés en cas de sécheresse.
Ces plants de tomates survivent à de longues périodes de stress hydrique. De plus, après le retour à une irrigation normale, ils produisent des fruits qui ne sont pas affectés par la sécheresse, de la même manière que les plants témoins.
Grâce à ces caractéristiques, on peut envisager de cultiver des plantes infectées par le Tylcv et résistantes au Tylcv dans les pays où la sécheresse est un problème récurrent.
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