Les conditions climatiques, principale cause des pénuries de fruits et légumes

Les conditions de croissance irrégulières et inhabituelles, et non l’inflation, sont la principale cause des pénuries chroniques d’approvisionnement et des prix spot astronomiques observés dans un certain nombre de catégories de produits frais en Grande-Bretagne.

C’est le message catégorique du directeur général du groupe Nationwide Produce, Tim O’Malley, qui a souligné que « Mère Nature » est « le plus gros problème auquel nous sommes confrontés en tant que secteur ».

La météo, plutôt que l’inflation, était « le sujet du salon » à Fruit Logistica, a-t-il déclaré. Et les conditions de croissance volatiles liées au changement climatique ont vu les prix spot grimper en flèche et rester élevés pour un certain nombre de fruits et légumes différents.

Selon M. O’Malley, « Il n’y a pas de meilleur baromètre de l’offre et de la demande de produits que le prix spot et je peux honnêtement dire que depuis 40 ans que je suis dans ce métier, je n’ai jamais vu des prix spot aussi élevés pour une gamme de produits aussi large et pendant une période aussi longue ».

Ci-dessous quelques exemples qu’il a donné dans une mise à jour du marché au 14 février :

ProduitPrix spot actuel par colis livrée Approx.Prix spot normal approximatif, à cette période de l’année
poivron jaune22 £8 £ – 9 £
poivron rouge21 £8 £ – 9 £
poivron vert13 £7 £ – 8 £
Tomate ronde14 £6 £ – 8 £
Tomate cerise17 £5 £ – 6 £
Aubergines18 £6 £ – 8 £
Courgettes12 £5 £ – 7 £
Concombre16 £5 £ – 7 £

Alors, qu’est-ce que cela signifie ? Pour les supermarchés : des étagères vides. Les supermarchés sont enfermés dans une guerre des prix et réticents à bouger sur les prix. Et on craint qu’ils continuent à souffrir de pénuries majeures. Les rayons vides et la situation risque d’empirer au cours des semaines et des mois à venir.

Tim O’Malley doute fort que les prix spot reviennent à des niveaux normaux pour le reste de la saison. Il s’attends à ce que les prix restent relativement élevés.

L’ère des produits bon marché « doit prendre fin ».

Le patron de Nationwide Produce s’est plaint qu’en dépit de toutes les pressions exercées sur les producteurs et les fournisseurs, la demande d’aliments bon marché au détail faisait baisser la production nationale de fruits et légumes et augmentait le besoin d’importations.

« On demande aux producteurs de prendre le risque de se battre contre « Mère Nature » en échange d’un contrat à bas prix que les clients considèrent comme la norme », a-t-il déclaré.

« Avec l’augmentation constante des phénomènes météorologiques extrêmes, le rapport risque/récompense pour les producteurs devient insupportable. L’ère des produits frais bon marché doit prendre fin. »

Conditions météorologiques défavorables

« L’Espagne est de loin notre principale source de produits frais en hiver », a-t-il déclaré. Le pays est passé directement d’un été chaud à un hiver glacial, sans automne entre les deux.

Des chutes de température aussi brutale affectent toutes les cultures, même quand elles sont protégées. Tout cela a entraîné une réduction importante des rendements, une diminution de la taille, des problèmes de qualité, virus, thrips, botrytis, etc.

M. O’Malley a également souligné les périodes prolongées de températures négatives au Maroc, une autre source importante de produits frais pour la Grande-Bretagne en hiver.

Les maraîchers britanniques ont aussi fait face à des problèmes majeurs. En effet, après l’été le plus chaud jamais enregistré, la Grande-Bretagne a subi une vague de froid en décembre. Les températures y sont descendues jusqu’à -8°C pendant une période prolongée.

« Cela a causé des dommages dus au gel à diverses cultures telles que les carottes, les panais, les choux et les choux-fleurs d’hiver, ce qui a entraîné la perte de nombreuses cultures. Les britanniques sont sur le point de voir de sérieuses pénuries et des hausses de prix sur ces lignes dans les semaines et les mois à venir. »

Pénuries en Espagne

En examinant la production espagnole plus en détail, l’équipe technique de Nationwide à Almeria a signalé les déficits de récolte suivants en raison du temps froid du mois de janvier :

– Tomates : -35 %
– Concombres : -50 %
– Aubergines : -35 %
– Courgettes : -40 %
– Poivrons : -40 %

En ce qui concerne les concombres, Nationwide a signalé une baisse significative de la production et de la disponibilité à Almeria et à Grenade, les conditions de croissance défavorables ayant contribué à une augmentation des virus. Ces conditions continuent d’affecter gravement les cultures, entraînant des pertes générales de récolte et des pénuries de produits.

Dans le cas des poivrons, la saison a été « extrêmement compliquée », selon le fournisseur, en raison de températures erratiques, d’une mauvaise nouaison et de l’apparition des thrips. Ces facteurs se sont combinés pour provoquer une baisse significative des volumes.

La tomate, est le produit le plus touché en termes de rendement, l’apparition du ToBRV ayant provoqué l’effondrement de certaines cultures.

Source : Fruitnet

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