Les espagnols font du lobbying pour limiter les exportations de framboise marocaine en Europe

Freshuelva, l’association des producteurs et exportateurs de fraises de Huelva, a demandé au ministère de l’agriculture de contrôler le tonnage de framboises que le Maroc exporte vers l’Union européenne tout au long de la saison actuelle. L’objectif de l’association des producteurs de Huelva est de savoir s’il existe des arguments suffisants pour que le gouvernement espagnol demande à Bruxelles d’introduire un droit de douane sur le fruit rouge marocain, car l’augmentation de la production détectée pourrait fausser le prix de la « framboise d’automne » de Huelva sur les marchés européens.

Le directeur de Freshuelva, Rafael Domínguez, a déclaré que « la framboise que le Maroc envoie en Europe pendant les mois de décembre, janvier et février leur fait beaucoup de tort. Les données qui viennent d’être publiées par le ministère lui-même montrent que pendant ces trois mois, le prix des framboises de Huelva a toujours été inférieur à la moyenne des saisons précédentes en raison de la forte concurrence des fruits marocains ».

Dans ce sens, Domínguez a ajouté que la valeur totale exportée vers l’Europe par le Maroc d’octobre à janvier de la saison actuelle 2021/2022 a augmenté de 58% par rapport à la moyenne des saisons précédentes, tandis que « l’évolution des exportations de framboises espagnoles dans cette période a été de 38% ; autrement dit, les exportations de framboises marocaine sont 20 points supérieures pendant cette phase ».

De même, une autre donnée importante fournie par le ministère espagnol « est que l’Espagne représente en moyenne 29% des framboises importées par l’UE alors que les fruits en provenance du Maroc vers les marchés européens représentent 24%, ce qui signifie qu’elle est cinq points inférieure ». Plus précisément, au cours de la première phase de la saison actuelle des framboises, le Maroc a exporté un total de 16 174 tonnes et le volume importé d’Espagne vers l’UE a atteint 17 203 tonnes.

Au vu de ces chiffres, le directeur de Freshuelva a souligné que ce qui pourrait se passer « c’est que lors de la prochaine saison de leur « framboise d’automne », le Maroc sera en tête tant au niveau de la production que des ventes sur les marchés européens ».

Pour cette raison, Rafael Domínguez a justifié la demande faite au ministère de surveiller le volume de framboises marocaines arrivant en Europe tout au long de la saison car « s’il est démontré qu’il fausse le marché libre du fruit rouge, il serait approprié de demander à Bruxelles d’introduire un tarif pendant cette période spécifique ».

A partir du 1er avril, la fraise du Maroc doit payer un tarif lorsqu’elle entre en Europe. Quand il a été décidé d’appliquer cette mesure pour la fraise, la production de framboises au Maroc était faible. Rafael Domínguez a souligné : « qu’aujourd’hui, il ne semble pas logique de ne pas introduire ce tarif sur la framboise alors que sa production a considérablement augmenté et que sa commercialisation en Europe affecte directement nos producteurs, qui sont constamment soumis à des contrôles par l’UE. Tout le contraire du Maroc ».

Source : Agrodiariohuelva

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