Le Rapid Alert System for Food and Feed (RASFF) a lancé une alerte notifiant que les autorités néerlandaises ont détecté une teneur élevée en cadmium dans un lot de poivrons en provenance du Maroc. Les poivrons en contenaient un niveau de 0,022 mg/kg – ppm. Notification 2022.7233 du 12 décembre. Le risque a été qualifié de « sérieux » par le RASFF.
Le RASFF a émis des alertes aux pays cibles vers lesquelles les poivrons étaient destinés, à savoir, les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, le Danemark, l’Estonie, la France, l’Irlande, l’Italie, le Luxembourg, Malte, la Pologne, la République Tchèque, la Suède, la Suisse et le Royaume-Uni.
Le cadmium (Cd), un métal qui n’a aucune fonction essentielle connue chez les plantes ou les animaux terrestres, est un élément naturellement présent dans toutes les roches, les sols et les eaux.
La toxicité du Cd pour les humains a été observée pour la première fois lors d’expositions professionnelles (inhalation de fumées ou de poussières) mais le lien possible entre l’apport alimentaire de Cd et l’accumulation de Cd chez les humains a été postulé au début des années 60. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a par la suite fixé une dose hebdomadaire tolérable provisoire (DHTP) pour le Cd.
Le cadmium est un élément non essentiel pour l’homme qui est presque absent de l’organisme à la naissance et s’accumule avec l’âge dans les reins et le foie. Les principales voies d’absorption par l’homme sont l’alimentation et le tabagisme. La plupart du Cd absorbé par le corps humain est excrété, mais entre 5 et 10 % est retenu, principalement (>50 %) dans les reins.
De nombreux pays ont établi des limites pour le Cd dans les aliments sur la base des valeurs d’apport tolérable de l’OMS. Au niveau de l’UE, la dose hebdomadaire tolérable a été fixé à 2,5 μg/kg de poids corporel.
À l’heure actuelle, l’ampleur et l’impact attendu des niveaux acceptables du cadmium (Cd), font l’objet d’un débat considérable. En effet, les concentrations de Cd dans les denrées alimentaires font l’objet de litiges concernant les règles commerciales restrictives relevant de la compétence de l’Organisation mondiale du commerce. Il est donc prudent de gérer les systèmes agricoles de manière à limiter l’accumulation de Cd dans le sol, et d’utiliser la gestion agronomique et génétique pour minimiser l’absorption de Cd par les cultures.