En colère, les professionnels du transport routier international du Maroc, avaient appelé le 21 Décembre, à la tenue d’une grève de 48h à partir du 21 décembre en raison de « l’absence de solutions aux multiples problèmes qu’ils rencontrent à la frontière espagnole ». Ce débrayage a finalement été annulé suite à une « intervention » de la Confédération générale des entreprises marocaines.
Les acteurs justifient l’appel à la grève par l’absence de solutions aux multiples problèmes qu’ils rencontrent à la frontière espagnole. « Plusieurs réunions ont eu lieu avec la direction du transport et la sécurité routière au sujet des problèmes du transport international, durant lesquelles il a été demandé la révision de l’accord bilatéral maroco-espagnol datant de 2012 « , lit-on dans un communiqué annonçant cette grève et signé par les principales associations du secteur à savoir l’AMTRI Nord, l’AMTRI Sud, l’ANTLS, l’AMTNI et la FMTNIL.
Trois dispositions de l’accord posent problème à la partie marocaine : le transport triangulaire, le régime de libéralisation des semi-remorques espagnoles et l’exonération de taxe et impôt sur tous les carburants contenus dans les camions des parties contractantes.
Le transport triangulaire est tout transport entre le territoire d’une des parties contractantes et un pays tiers, exécuté par les transporteurs de l’autre partie contractante. Ces transports sont autorisés par le pays de charge sous réserve que le véhicule traverse en transit son pays d’immatriculation. Les Marocains exigent la révision des dispositions relatives à ce mode de transport, car ils se sont rendus compte que « l’Espagne a accordé quelque chose sans la validation de l’UE. Donc ça ne vaut rien », explique Idriss Bernoussi, Président de l’Association marocaine des transports routiers internationaux (Amtri).
En ce qui concerne la libéralisation des semi-remorques espagnoles, c’est une question d’équilibre et d’équité. Le transport entre les deux partenaires est régi par des autorisations préalables accordées de façon égalitaire. Chaque année un contingent d’autorisations est accordé aux deux pays. A chaque voyage une autorisation est consommée. « Cette problématique liée à la libéralisation des remorques constitue un lourd déséquilibre puisque les véhicules espagnols rentrant au Maroc en isolé (remorques, semi-remorques) ne sont pas comptabilisés, alors que le Maroc envoie les ensembles routiers qui sont soumis à autorisation.
De ce fait, la partie espagnole consomme peu ses autorisations contrairement aux Marocains qui se sont retrouvés à plusieurs reprises à cours d’autorisations. La commission mixte de l’accord bilatéral rechigne à accorder plus d’autorisations aux Marocains, arguant que les opérateurs espagnols n’ont pas épuisé leur contingent.
La décision d’annulation est intervenue à l’issue d’une intervention affectueuse du président de la Confédération générale des entreprises marocaines, à travers laquelle il a exprimé sa disponibilité totale et inconditionnelle à prendre en charge le dossier du transport terminal international de marchandises aux parties concernées par ce dossier, la direction générale de l’Association marocaine des transports routiers à travers les continents AMTRI-MAROC s’est réunie à Tanger le mercredi 16 décembre, Et a décidé de suspendre la grève qui devait avoir lieu le lundi 21 décembre 2020. La décision de suspendre la grève a été prise en coordination avec l’Association marocaine des transports nationaux et internationaux et de la logistique et l’Association nationale des transports et de la logistique du Sud. Cette déclaration appelle tous les professionnels à reprendre le travail normalement.