Les légumes et les fruits sont des sources essentielles de nutriments. De plus en plus de preuves montrent que de nombreux fruits, légumes et céréales cultivés aujourd’hui contiennent moins de nutriments que ceux cultivés il y a plusieurs décennies.
L’une des plus grandes études scientifiques à attirer l’attention sur cette question a été publiée dans le numéro de décembre 2004 du Journal of the American College of Nutrition.
Ces fruits et légumes crus présentaient des baisses de protéines, de calcium et de phosphore, qui sont essentiels à la formation et au maintien d’os et de dents solides et au bon fonctionnement des nerfs. On a également constaté des baisses de fer, essentiel au transport de l’oxygène dans tout le corps, et de riboflavine, indispensable au métabolisme des graisses et des médicaments. Les niveaux de vitamine C, importante pour la croissance et la réparation des différents tissus de l’organisme et pour la fonction immunitaire, ont également diminué.
Le niveau de baisse varie en fonction des nutriments spécifiques et du type de fruit ou de légume, mais il se situe généralement entre 6 % pour les protéines et 38 % pour la riboflavine. En particulier, la teneur en calcium a chuté de façon spectaculaire dans le brocoli, le chou frisé et les feuilles de moutarde, tandis que la teneur en fer a subi une baisse importante dans les blettes, les concombres et les feuilles de navet. Les asperges, les choux, les feuilles de moutarde et les feuilles de navet ont perdu des quantités considérables de vitamine C.
Depuis, d’autres études ont confirmé que les niveaux de nutriments se dissipent. Une étude publiée dans le numéro de janvier 2022 de la revue Foods a révélé que si la teneur en fer de la plupart des légumes cultivés en Australie était relativement similaire entre 1980 et 2010, certains légumes ont connu des baisses notables. Des baisses de la teneur en fer, allant de 30 à 50 %, ont été constatées pour le maïs doux, les pommes de terre à peau rouge, le chou-fleur, les haricots verts, les pois verts et les pois chiches. En revanche, les avocats Hass, les champignons et la betterave argentée (autre nom des blettes) ont gagné en fer.
Selon les experts, les céréales ont également connu un déclin. Une étude publiée dans le numéro de 2020 de la revue Scientific Reports a révélé que la teneur en protéines du blé a diminué de 23 % entre 1955 et 2016, et que les teneurs en manganèse, en fer, en zinc et en magnésium ont également diminué de façon notable.
Ces baisses alarmantes ont également des répercussions sur les consommateurs de viandes animales. Les vaches, les chèvres et les agneaux se régalent désormais d’herbes et de céréales moins nutritives, ce qui rend la viande et les autres produits d’origine animale moins nutritifs qu’auparavant.
Toutefois, les études ont montré qu’en modifiant les méthodes agricoles, il est possible d’inverser ces baisses de nutriments. Les produits cultivés dans des exploitations qui adoptent des pratiques agricoles régénératrices seraient plus nutritifs.
