Des chercheurs viennent de montrer que si les abeilles sont exposées à une catégorie de pesticides appelée « néonicotinoïdes », la taille des fraises s’en trouve affectée. Les fraises pollinisées par des abeilles qui avaient ingéré le pesticide clothianidine en butinant des fleurs de colza étaient plus petites.
L’étude a été menée dans douze cages extérieures où des abeilles solitaires pouvaient butiner des fleurs de colza et de fraise. Dans six des cages, les fleurs de colza étaient traitées à la clothianidine, tandis que les six autres cages contenaient des fleurs de colza non traitées. Les chercheurs ont pesé les fraises et ont découvert que les fraises étaient plus petites si elles étaient pollinisées par des abeilles qui avaient été exposées aux fleurs de colza traitées à la clothianidine.
Les chercheurs ont également constaté que l’exposition au pesticide rendait les abeilles plus léthargiques et qu’elles mettaient plus de temps à visiter le même nombre de fleurs de colza.
La chercheuse Lina Herbertsson explique : « Nous avons étudié des abeilles qui ont ingéré de la clothianidine, un pesticide qui était auparavant utilisé dans le colza pour lutter contre les altises (Flea beetles). Notre étude indique que cette substance ralentit les abeilles et nuit à leur capacité à polliniser les fleurs de fraisiers. Des études antérieures ont montré que la clothianidine a des effets négatifs sur les abeilles sauvages en termes de vitesse de butinage, de développement et de reproduction. Nos résultats indiquent qu’elle peut également nuire à la capacité des abeilles à polliniser les fleurs de fraisiers ».
Les chercheurs recommandent la prudence dans l’interprétation des résultats, car l’étude a été menée dans des circonstances non naturelles et la cause exacte de la réduction du poids des fraises n’a pas été identifiée. L’utilisation de la clothianidine et de deux autres insecticides néonicotinoïdes a été interdite dans l’UE pour la protection des plantes d’extérieur en 2018.
Il a déjà été démontré que l’un des autres néonicotinoïdes interdits, le thiaméthoxame, perturbe la pollinisation des pommes par les bourdons. Même si ces pesticides sont déjà interdits, les chercheurs estiment que ces résultats sont importants car ils montrent que l’utilisation de pesticides peut avoir des conséquences plus complexes que prévu. Les pesticides interdits ont été remplacés par d’autres qui affectent le système nerveux des insectes de manière similaire. Un article décrivant ces résultats a été publié dans PLOS ONE.